Belo Monte :
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Paris, Bruxelles - Barrage de Belo Monte (Brésil) : la protestation monte en Europe

Les militants du rassemblement citoyen 'Stop Belo Monte!' ont protesté le 15/11/2013 à la Défense devant les buildings d'Alstom, GDF-Suez et EDF, puis devant l'ambassade du Brésil. Organisée autour de la grande militante amazonienne Antonia Melo (Xingu Vivo) par Planète Amazone, Amazon Watch, l'initiative européenne Arrêtons l'Ecocide en Europe et Forca e Coragem, avec le soutien de l'ICRA, de France Libertés, du mouvement Idle No More - France et de personnalités politiques*, l'opération sera renouvelée le 10 décembre 2013, journée mondiale des droits de l'Homme.


*Le rassemblement citoyen 'Stop Belo Monte!' a reçu le soutien des personnalités politiques suivantes:

Brigitte Allain (députée de Dorgogne), Sergio Coronado (député de la 2ème circonscription des Français de l'étranger, Amérique Latine et Caraïbes), Ronan Dantec (sénateur de la Loire-Atlantique), Geneviève Gaillard (députée des Deux-Sèvres), Catherine Grèze (députée européenne - France), Eva Joly (députée européeenne - France), Joël Labbé (sénateur du Morbihan), François-Michel Lambert (député des Bouches-du-Rhône), Corine Lepage (députée européenne - France),  Ulrike Lunacek (députée européenne - Autriche), Paul Molac (député du Morbihan) et Jean-Louis Roumegas (député de l'Hérault), 



Communiqué d'Amazon Watch du 15/11/2013

Des manifestations à Paris ont fait suite à un débat animé au Parlement européen à Bruxelles. 

Paris, France. Belo Monte, le projet brésilien très polémique de grand barrage a du faire face à de nouvelles manifestations en Europe durant une semaine marquée par la conférence de Bruxelles (14/11), où les parlementaires du groupe des Verts et divers opposants au barrage ont croisé le fer avec les principaux officiels du gouvernement brésilien. 

La protestation s'est ensuite déplacée à Paris le 15/11, où des manifestations de rue et des événements publics menés par la militante amazonienne Antonia Melo (Movimento Xingu VivoPara Sempre) ont permis de dénoncer les intérêts et l'implication des entreprises françaises et européennes dans le développement de grands barrages en Amazonie brésilienne.

Mis en place par les députées européennes EELV Ulrike Lunacek (Autriche), Eva Joly et Catherine Grèze (France) après leur voyage d'enquête en Amazonie brésilienne en juin, la conférence parlementaire du 14 novembre 2013 intitulée « Mega barrage de Belo Monte : L'Amazone en prédation » a suscité l'attention particulière du bureau de la présidente du Brésil Dilma Rousseff, dont l'ambassadeur auprès de l'UE, Mme Vera Barrouin Machado, a exercé des pressions diplomatiques pour exiger l'ajout au programme du haut-responsable de l'énergie Mauricio Tolmasquim. Ils ont été rejoints par John Pimentel de Norte Energia, le consortium actuellement encharge de la construction du barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu, en Amazonie.


- Antonia Melo, du mouvement Xingu Vivo Para Sempre, devant le siège de GDF-Suez -


Alors que les parlementaires et les opposants au barrage ont dénoncé les graves impacts sur les droits humains et environnementaux et illégalités flagrantes émanant du barrage de Belo Monte, les représentants du gouvernement brésilien maintiennent que le projet est un modèle de développement durable. La présentation controversée a atteint son sommet lorsque M. Tolmasquim a affirmé "Belo Monte n'est pas seulement un barrage, c'est un programme de développement régional avec des avantages pour la planète et l'humanité, mais surtout pour les communautés locales."

« De quelle sorte de droits de l'homme parle-t-on? » Interrogée Antonia Melo, coordinatrice du mouvement Xingu Vivant Pour Toujours (Movimento Xingu Vivo Para Sempre) qui vit dans la ville d'Altamira, la plus affectée par le projet. « Tout ce que nous voyons, c'est un déni de démocratie et de l'Etat de droit. Les gens sont chassés de leurs foyers sans compensation. » Felicio Pontes, procureur fédéral de l'Etat de Pará, a rappelé que 20 plaintes civiles ont été déposées depuis 2001 par son bureau (ministère public fédéral) en raison de violations flagrantes des droits de l'homme et du droit environnemental à propos de l'octroi de la licence et de la construction de Belo Monte. « La seule raison pour laquelle la construction de Belo Monte continue c'est qu'un artifice datant datant de la dictature militaire, connu sous le nom "Suspensão de Segurança" (suspension de sécurité) permet aux procureurs des tribunaux fédéraux au Brésil, à la demande du gouvernement central, de suspendre de manière unilatérale les décisions relatives aux poursuites contre les violations des droits de l'homme et de la législation environnementale, en invoquant de supposées menaces à l'ordre économique du pays ».

" Un débat comme celui organisé aujourd'hui par les Verts de l'Union Européenne à Bruxelles - réunissant des militants de base, des experts scientifiques, des procureurs et officiels du gouvernement fédéral - n'a tout simplement jamais eu lieu au Brésil. Les hauts gradés de l'administration Rousseff ont toujours refusé de participer aux audiences du Congrès et autres débats publics sur les violations des droits de l'homme et de la législation environnementale associés à BeloMonte " , a déclaré Brent Millikan de l'ONG International Rivers. A la fin de la session, Mme Lunacek a appelé les officiels du gouvernement brésilien à trouver de « meilleures façons de faire face aux critiques » en ce qui concerne les graves problèmes sociaux et environnementaux de Belo Monte.

Antonia s'est rendue en France pour la première fois le vendredi 15/11 pour dénoncer les intérêts des entreprises françaises dans Belo Monte et d'autres méga- barrages en cours de construction ou d'élaboration au Brésil. Des dizaines de manifestants ont rejoint le cœur du quartier d'affaire de Paris, La Défense, pour rallier en cortège la devanture des bureaux d'Alstom, le fournisseur de turbines de Norte Energia. Des actions de protestation ont également eut lieu devant le siège des géants de l'énergie GDF-Suez et EDF, des groupes impliqués au Brésil dans des projets notables tels que lebarrage de Jirau sur le fleuve Madeira, et celui, en préparation, du fleuve Tapajos. Leurs actions nuisibles étant relativement peu connues du public français, ces groupes cherchent à tirer patiemment profit d'un boom sans précédent du secteur des barrages hydroélectriques, qui ravage les communautés et les rivières de l'Amazonie.
 
"Antonia Melo fait aujourd'hui entendre la voix des communautés à Paris pour sensibiliser le publicsur une question cruciale ", a déclaré Christian Poirier de Amazon Watch. «Nous ne pouvons plustolérer le mercantilisme rapace de l'industrie mondiale du barrage, qui est complice de crimes telsque Belo Monte.  »

Les manifestants ont souligné le rôle majeur de l'Etat français à la fois dans GDF Suez et EDF, avec des participations publiques respectives de 36% et 84%. « Pour résumer, le contribuable français finance la destruction de l'Amazonie », a affirmé Gert-Peter Bruch de l'ONG française Planète Amazone. " Il ne fait aucun doute que ce n'est pas un état de fait dont le public doit se satisfaire et voila pourquoi il est essentiel que nous relayons ici cette lutte. "

Alors que de nombreux analystes affirment que les oppositions au barrage de Belo Monte ont fondu comme neige au fur et à mesure de l'avancement de sa construction, les événements de cette semaine au sein de l'Union Européenne témoignent d'une réalité différente. Alors que le gouvernement brésilien vise à reproduire ce modèle de construction de barrages sur le fleuve amazonien Tapajos , il est probable qu'ils suscitent des critiques plus féroces encore, à l'étranger comme au Brésil.


© Amazon Watch - traduction : Gert-Peter Bruch

RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION - AMBASSADE DU BRESIL, PARIS, 15/11/2013

Rassemblés autour d'Antonia Melo (Movimento Xingu Vivo Para Sempre) devant l'ambassade du Brésil à Paris, les militants français du rassemblement citoyen 'Stop Belo Monte!' manifestent leur indignation à propos des multiples violations à leurs droits que subissent les peuples autochtones et indigènes d'Amazonie et l'impunité qui semble dominer en ce qui concerne les comanditaires d'assassinats de leurs représentants et autres protecteurs de l'environnement. Des instructions avaient été données à la préfecture de l'arrondissement, diplomatie oblige, pour que la manifestation ne puisse avoir lieu devant le batiment de l'ambassade, mais les militants on su déjouer la surveillance policière. (photo : Baptiste Ozenne) 

Date de l'article : 19/11/2013

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