Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

BELO MONTE : la France et l'Europe, partenaires de la honte par le biais de leurs entreprises

BELO MONTE : la France et l'Europe, partenaires de la honte par le biais de leurs entreprises

GDF Suez, EDF, Alstom, Voith-Siemens and Andritz et Arcadis sont des entreprises françaises, allemandes, autrichienne et hollandaises impliquées dans les projets de barrages du bassin amazonien et dont l’Etat est parfois actionnaire majoritaire. Elles prônent un respect des normes internationales ISO pour les entreprises, les gouvernements et les sociétés. Elles ont par exemple adhéré aux normes ISO 9001 et 14001. Il semble urgent de le leur rappeler et de le faire savoir aux autorités nationales dont elles dépendent.

L’ISO 9001 garantit des systèmes de management de qualité. L'ISO 14001:2004 spécifie les exigences relatives à un système de management environnemental permettant à un organisme de développer et de mettre en oeuvre une politique et des objectifs, qui prennent en compte les exigences légales et les autres exigences auxquelles l'organisme a souscrit et les informations relatives aux aspects environnementaux significatifs.

Il est particulièrement étonnant d’apprendre que GDF-Suez via sa filiale brésilienne LEME a été en charge des études d’impact environnemental tant décriées du barrage de Belo Monte.

L’Etat français est actionnaire à 36% de GDF-SUEZ et accompagne à l’heure actuelle un partenariat stratégique entre GDF SUEZ et Electrobas pour l’Amérique latine mais aussi l’Afrique, deux grandes zones émergentes sur lesquelles ces géants de l’énergie cherchent à se développer.

Le Ministère de la Coopération français a octroyé en 2011 un prêt de 100 millions d’euros à l’entreprise publique brésilienne Electrobras qui, via sa filiale Norte Energia, est en charge de la construction du barrage de Belo Monte. Ce prêt entend financer un appui technique pour la gestion durable des forêts en Amazonie. Ceci fait probablement écho à la déclaration de Carlos Minc, Ministre brésilien de l’Environnement qui réclame 800 millions de dollars de compensations aux entreprises engagées sur Belo Monte, notamment pour la préservation des terres autochtones.

Parallèlement, GDF SUEZ est actionnaire à 50,1% de la construction du barrage de Jirau au Brésil et est aujourd’hui le premier producteur privé d’électricité du Brésil, par l’exploitation de 21 centrales, dont 13 hydroélectriques. Jirau est le deuxième plus grand programme hydroélectrique en cours dans les Amériques, après celui de Belo Monte.

Pour son rôle dans la construction du barrage de Jirau, GDF SUEZ a été nominée au Public Eye Awards 2010 couronnant l’entreprise la plus irresponsable en matière d’environnement. L’entreprise est accusée d’avoir fait preuve d’un manque de vigilance au cours des phases de planification et de construction du barrage, ainsi que d’un flagrant mépris des droits humains et de la protection de l’environnement, qui relèvent de la responsabilité juridique et éthique de l’entreprise Electrobas a remporté l'appel d'offre pour la construction du barrage de Belo Monte. Dans le consortium qu’elle dirige, des entreprises françaises comme ALSTOM sont partie-prenantes. Alstom, via sa filiale brésilienne ALSTOM Hydro Energia Brasil Ltda a signé plusieurs contrats avec l’Etat Brésilien dans le secteur des transports, sur le marché de l’eau (assainissement, irrigation), dans l'énergie thermique, hydraulique et éolienne. Alstom fournira les turbines du complexe de barrages de Belo Monte pour un contrat juteux de 500 millions d’euros.

Alstom affirme, dans son code éthique, intégrer l’impact sur l’environnement dans les critères de ses décisions importantes.

Alstom, dans son code éthique, affirme aussi qu’il respecte les cultures des communautés avec lesquelles il interagit et prend en compte les attentes des différentes parties prenantes.

Alstom affirme enfin que sa réputation d’intégrité se construit sur le respect des lois, des réglementations et autres obligations en vigueur, quelque soit le pays où l’entreprise est établie ;
De ce fait, il est fortement contestable qu’Alstom s’associe avec le Brésil pour construire un barrage qui viole tous les principes érigés dans son code éthique.

La compagnie française Alstom est le plus grand constructeur mondial de grands barrages. Elle opère dans les barrages de Bakun en Malaisie, Yusufeli en Turquie, Maheshwar en Inde et les Trois Gorges en Chine. L’Etat français a détenu jusqu’à 21% de son capital, dont les parts ont été rachetées en 2006 par le groupe Bouygues. Bouygues détient aujourd’hui 30% du capital d’Alstom.

EDF, dont l’Etat est actionnaire à 85%, dit aussi mener à l’heure actuelle des études sur la construction de barrages hydroélectriques au Brésil et a un oeil sur ses projets nucléaires. « Si le Brésil confirme son plan nucléaire, EDF est prête à apporter ses compétences », a indiqué Patrick Simon, Directeur général de UTE Norte Fluminense, filiale brésilienne d'EDF dont EDF détient 90% du capital.

Que penser de l’industrie française prêtant main forte à la destruction de l’Amazonie et de ses peuples en violant ses propres chartes éthiques ? De plus, ces entreprises semblent refuser d’appliquer les principes définis par la Commission mondiale des barrages dont elles font pourtant partie.

La Commission Mondiale des Barrages dans son rapport publié en 2000 a en effet dénoncé les impacts de ces grands barrages sur les populations autochtones dépendant de la rivière pour vivre. Cet organisme international indépendant constitué des gouvernements, de l’industrie, des académies et de la société civile a énoncé des directives quant aux bonnes pratiques pour l’hydro-industrie. Ces directives reconnaissent les droits fondamentaux et environnementaux des personnes vivant dans les communautés affectées par les barrages.

Au niveau national, l'ONG française Planète Amazone a demandé à travers un appel solennel remis à François Hollande lors de Rio +20 de ne plus engager la France dans des projets industriels irrespectueux du Droit International. Nous nous sommes appuyés sur la légitimité de la pétition contre Belo Monte lancée par le Cacique Raoni qui a réunit près de 430 000 signatures*.

 


 

- par Valérie Cabanes -
* nombre de signataires au 01/02/2013

 

En menaçant le coeur de la forêt amazonienne, BELO MONTE fait barrage à notre avenir. 

Signez la pétition du Cacique Raoni
http://raoni.com/signature-petition-contre-belo-monte.php