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Brésil : création d’un fonds à destination des Kayapos
Nous ne sommes plus à une contradiction près. La banque publique d’investissements brésilienne (BNDES), qui investit dans les projets de barrages et participe donc activement à la destruction de la forêt vierge, a fait part il y a deux semaines de sa participation à la création d’un fonds pour la tribu Kayapo. La banque, via son fonds de soutien aux initiatives de conservation et de gestion durable de la forêt amazonienne, soutiendra ce projet à hauteur de 4 millionse dollars. Conservation International avec l’appui de la Gordon and Betty Moore Foundation y prendra également part à hauteur d'une somme équivalente.
Cette somme proviendra en partie des revenus issus de placements annuels générés par le capital, selon Conservation International. L’argent servira à subventionner des activités économiques durables pour les Kayapos mais aussi à surveiller leurs territoires afin d’éviter les incursions. Ce seront ainsi 10,6 millions hectares, hébergeant près de 7 000 indigènes, qui seront protégés.
Le fonds devrait fonctionner avec 8 millions de dollars durant les cinq premières années et 15 millions par la suite, si de nouveaux donateurs sont trouvés.
Ce qui semble être à première vue une bonne nouvelle pour les Kayapos s'apparente toutefois à une opération de communication ou de "greenwashing". Rappelons que la BNDES est le principal investisseur dans le projet de construction du barrage du Belo Monte, infrastructure qui occasionnera la disparition de plus de 40.000 hectares de forêt, biodiversité comprise, et entrainera le déplacement d'environ 16.000 personnes, dont des tribus indigènes du peuple Kayapos. Les Kayapos, avec à leur tête le cacique Raoni, l'une des plus emblématiques figures indigènes, sont fermement opposés à ce barrage.
Date de l'article : 24/07/2011