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Une marche de protestation contre Belo Monte réunit 700 personnes à São Paulo, et met en scène une mort symbolique de la rivière Xingu

Une marche de protestation contre Belo Monte réunit 700 personnes à São Paulo, et met en scène une mort symbolique de la rivière Xingu

Source : Movimento Xingu Vivo Para Sempre
Lors de la journée de protestation contre l’usine hydro-électrique de Belo Monte au Brésil, plusieurs villes du pays sont descendues dans les rues le samedi 17 décembre. À São Paulo, quelques 700 personnes ont manifesté leur désaccord avec ce projet pendant plus de 5 heures.

Depuis l’espace situé sous le MASP (Musée d’Art de São Paulo), la manifestation a parcouru la célèbre avenue Paulista (coeur économique et financier du pays), décorée pour les fêtes de fin d’année, et la rue Augusta pour rejoindre la place da República dans le centre de la ville.

Menée par un groupe d’indiens kalapalo et guaranis, la marche a présenté quelques points forts. Au carrefour de la Paulista et de la rue Augusta, les manifestants ont interrompu le traffic avec une banderole réalisée par l’artiste Mundano. Un grand plastique bleu décoré de poissons argentés  a été étendu sur le sol pour symboliser le fleuve Xingu. Pendant 10 minutes « magiques », les guerriers kalapalo ont mis de côté la guerre et les enfants guaranis ont perdu leur timidité pour simplement se divertir.

Brusquement, cette diversion a été interrompue sur un appel des mégaphones. En 20 secondes la rue fut couverte de corps étendus et plusieurs personnes déguisées avec les attributs de la Mort ont dessiné les contours des corps sur l’asphalte, montrant ainsi que l’allégresse ne résiste pas à la brutalité de l’État.

Puis, les manifestants ont repris leur marche, descendant la rue Augusta en chantant. Devant les agences bancaires, les manifestants ont scandé le slogan « Belo Monte : avec mon argent NON ! » thème d’une campagne contre le financement de ce projet. Des fenêtres des appartements et des autobus, de nombreuses personnes qui ne participaient pas à la manifestation ont exprimé leur soutien. Un cycliste de passage a finalement décidé de se joindre au mouvement, et un sergent de la police, oubliant la neutralité de sa fonction, s’est mis à discuter de manière amicale avec les manifestants.

Le cortège a fait une nouvelle pause face au siège pauliste du PCdoB (Parti Communiste du Brésil), dans la rue Rego de Freitas. Les huées contre le député du PCdoB Aldo Rebelo, auteur du nouveau code forestier, se sont tranformées en concert de percussions.

Finalement, au coucher du soleil, la manifestation a investi la place da República pour une danse indigène, le toré. La manifestation a pris fin après la lecture d’un document politique et la convocation à une série d’actions pour le début de l’année 2012. Chacun à sa manière a commencé à se préparer pour les prochaines luttes.

Dans le Pará

À Belém, capitale de l’état du Pará, la manifestation contre Belo Monte a eu lieu le matin, dans les rues du centre jusqu’à la place do Relogio (place de l’horloge) dans le célèbre quartier de Ver-o-Peso, où un acte politico-culturel mis fin à l’action.

Selon les organisateurs, outre la construction proprement dite de l’usine, la manifestation a contesté :
- les banques qui pourraient financer le chantier,
- le nouveau code forestier,
- la décision du juge Carlos Eduardo Castro Martins de révoquer ce vendredi 16 décembre sa propre décision antérieure qui déterminait la paralisation de la construction de Belo Monte,
- la perte du mandat de la sénatrice Marinor Brito (PSOL, une des principaux opposants à Belo Monte et au nouveau code forestier au sein du sénat) suite à la décision du STF (Supréme Tribunal Fédéral) au bénéfice du candidat Jader Barbalho (précédemment écarté en raison des irrégularités qu’il a commis – une loi sur l’intégrité des candidats, la loi de la « ficha limpa » a bien été votée, mais son application est repoussée aux calendes...)
- les menaces perpétrées contre le journaliste Ruy Sposati, du mouvement Xingu Vivo para Sempre à Altamira, par des personnes liées au consorcium chargé de la construction de Belo Monte.
 

À Altamira, environ 50 personnes ont manifesté et ont distribué des tracts au marché, en centrant leur action sur la campagne « Belo Monte : avec mon argent NON ! »

D’autres manifestations ont eu lieu dans d’autres états, comme à Curitiba (capitale du Paraná), Rio de Janeiro et Campinas (grande ville voisine de São Paulo).

Albums de fotos:

São Paulo https://picasaweb.google.com/105115680627916588347/ProtestoSP17122011

Belém http://www.facebook.com/media/set/?set=a.241426292594197.57880.100001804843542&type=1

Rio http://www.facebook.com/media/set/?set=a.2069093146888.78641.1831630461&type=3

Campinas http://www.facebook.com/media/set/?set=a.339820159365439.96696.100000123743846&type=1

Curitiba http://www.facebook.com/media/set/?set=a.2314629790307.2107826.1386306694&type=3

© Movimento Xingu Vivo Para Sempre / traduction Stephan Bry

Date de l'article : 19/12/2011

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