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Un leader autochtone brésilien en appelle au Conseil des Nations Unies pour tenter d’arrêter la construction d’un barrage

Un leader autochtone brésilien en appelle au Conseil des Nations Unies pour tenter d’arrêter la construction d’un barrage

Les membres de la tribu autochtone Munduruku dansent durant une ‘procession de résistance’ à São Luiz do Tapajós protestant contre la construction d’un barrage hydroélectrique, le 27 Novembre 2014. Photographie: Mario Tama/Getty Images

Source: theguardian.com
Ademir Kaba Munduruku affirmera que le Brésil, ne les ayant pas consultés quant au projet hydroélectrique sur la rivière Tapajós, porte atteinte aux droits des peuples autochtones.

Selon le leader autochtone, qui doit s’adresser au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève mercredi après-midi, le gouvernement brésilien a enfreint la loi internationale et sa propre constitution en construisant des centrales hydroélectriques en Amazonie.

Ademir Kaba Munduruku soutiendra qu’en amont du projet de construction du barrage de Belo Monte, le gouvernement brésilien n’a pas consulté les communautés concernées, et qu’il répète la même erreur avec le projet de barrage sur la rivière Tapajós.

Le droit de consultation libre, préalable et éclairée est inscrit dans la constitution brésilienne. C’est également une part intégrante de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail, et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes dont le Brésil est signataire. 

Dans un entretien accordé au journal Guardian avant son discours, Ademir Kaba a expliqué qu’en janvier le peuple Munduruku avait donné au gouvernement un protocole d’accord établissant les termes de la procédure de consultation, mais que la réponse se faisait toujours attendre.

« Le gouvernement devrait décider du lancement ou non du projet seulement après avoir consulté chacun des 126 villages implantés le long de la rivière Tapajós » expliqua-t-il. Les Mundukuru, avec environ 13 000 personnes vivant le long de la rivière Tapajós, constituent le plus grand groupe autochtone de ce bassin.

Ademir Kaba a accusé le gouvernement d’utilisation disproportionnée de la force – faisant notamment état d’un raid de police en 2012 ciblant le village de Teles Pires et au cours duquel le chef autochtone Adenilson Kirixi Munduruku a été tué par balle – et il a averti que les Mundukuru étaient prêts à recourir à la force pour contrer les plans du gouvernement, si cela s’avérait nécessaire.

Vue aérienne du site de construction du barrage hydroélectrique le long de la rivière Teles Pires, un affluent de l’Amazonie, dans le Pará. Photographie: Nacho Doce/Reuters/Corbis


 

« Si le gouvernement ne veut pas dialoguer, s’il n’utilise pas les outils que la démocratie offre, nous sommes prêts à mourir pour arrêter la construction de ce barrage » dit-il.

Initialement, les enchères finançant le développement de la centrale de 8 040 MW à São Luiz do Tapajós, le plus grand des trois barrages sur cette rivière, étaient prévues pour Décembre 2014. Suite aux pressions de la part des militants, le gouvernement avait fait marche arrière. Mais en Avril de cette année, Eduardo Braga, ministre des mines et de l’énergie, a confirmé qu’elles pourraient finalement bien avoir lieu en Novembre ou Décembre.

Pendant son séjour en Europe, Ademir Kaba s’entretiendra avec des compagnies européennes telles qu’EDF, GDF Suez et Alstom, impliquées dans les décisions du gouvernement brésilien de développer le bassin de l’Amazone.

Le chef Mundukuru sera accompagné par Felício Pontes, procureur général de l’état du Pará, qui a déjà déposé de nombreuses plaintes contre le gouvernement concernant les violations des droits de l’homme et de la législation environnementale, lors du développement du bassin de l’Amazone.

L’objectif de Pontes est d’attirer l’attention sur l’utilisation régulière que le gouvernement fait du « suspensão de segurança » (suspension de sécurité), dispositif juridique datant de l’époque de la dictature militaire, qui annule toute décision juridique pouvant potentiellement « nuire à l’ordre, la santé et la sécurité publique, ou à l’économie ».

Cette loi a été invoquée à maintes reprises tout au long de la construction du barrage de Belo Monte, afin d’annuler toute décision mettant le projet en péril.

Belo Monte, complet à 77%, est en passe de devenir la quatrième plus grande centrale hydroélectrique du monde et devrait générer de l’électricité d’ici Novembre. Une fois fini il sera capable de produire 11 000 W, énergie suffisante pour répondre aux besoins de 60 millions de personnes d’après Norte Energia, consortium en charge de la construction.

En 2013, année la plus récente pour laquelle les chiffres sont disponibles, environ 70% de l’électricité brésilienne provenait de centrales hydroélectriques. Le gouvernement prévoit de construire 60 énormes barrages dans le bassin de l’Amazone dans le 20 prochaines années.

Le secrétariat général de la présidence du Brésil, instance gouvernementale responsable du processus de consultation, a déclaré que « le gouvernement fédéral garantira aux Mundukuru le droit de consultation préalable à la construction de la centrale sur la rivière Tapajós, comme prévu dans la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail ».

Auteur : Bruce Douglas à Rio de Janeiro


© The Guardian - traduit par Marina Trestchenkoff / article original

Date de l'article : 24/06/2015

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