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Portrait de Valdelice Veron, porte-parole du peuple Guarani-Kaiowá, persécuté au Brésil

Portrait de Valdelice Veron, porte-parole du peuple Guarani-Kaiowá, persécuté au Brésil

© Planète Amazone / Gert-Peter Bruch

Elle est mère, épouse et fille orpheline du cacique Guarani Kaiowá Marcos Veron, sauvagement assassiné par l'agro-crime en 2003, dans le Mato Grosso do Sul.

Valdelice Veron est plus qu'une femme indigène : c'est une combattante qui se bat avec bravoure pour défendre les droits de son peuple, volés tout comme leur ont été volées les terres sur lesquelles son père et d'innombrables leaders sont tombés.

« Ma fille, prépare-toi car aujourd'hui nous allons reprendre nos terres », lui disait son père depuis sa plus tendre enfance. Elle est née avec la responsabilité de ne jamais cesser de protéger son tekoha* et ses parents des autres ethnies de cet état.

Elle a appris, et poursuit la lutte malgré les menaces de mort. Valdelice œuvre sur plusieurs fronts, depuis la distribution de donations – avec son mari Natanael Ñandeva Vilharva Caceres – jusqu'à la défense des vies dans les territoires déjà reconnus comme indigènes, comme ce fut le cas du récent conflit pour la terre Yvy Katu.

Elle est respectée et reconnue internationalement. Sœur du cacique Ládio Veron, lui aussi menacé de mort, Valdelice mérite tous les prix qui lui ont été décernés et le respect pour l'amour sublime qu'elle ressent pour le peuple Guarani-Kaiowá, méprisé et massacré.

Les conférences font aussi partie de son quotidien, elle qui dénonce au monde la vraie situation du peuple indigène le plus persécuté et violenté dans ses Droits de l'Homme.

Voici comment est née cette guerrière :

« Le cacique attend dehors en essayant d'entendre les murmures de sa belle-mère et d'une guérisseuse qui se relaient lors de l'accouchement de sa femme. Dans la réserve indigène Te'yikwe, la journée est ensoleillée. Il fixe son regard sur la terre lorsqu'il entend l'annonce de l'arrivée d'un nouveau descendant.

— C'est une fille, annonce avec cérémonie la mère de son épouse, Júlia Cavalheiro Veron.

Il se baisse alors, et dans un geste de commémoration, il prend une poignée de terre et demande :

— Comment vont-elles ?

— Ta fille porte en elle le brave esprit du chaman Yvyrapoty !

Le cacique Marcos Veron se relève rapidement et touche l'épaule droite de sa belle-mère qui le laisse entrer.

Dans la petite pièce, Júlia porte l'enfant dans ses bras. Elle demande à la guérisseuse de sortir et montre au cacique le nouveau-né en disant :

— Regarde sa tête !

Le bébé a une mèche de cheveux blancs. Il la prend dans ses bras, soulève le petit corps vers un rayon de lumière pour l'observer et lui faire un signe du pouce droit sur le front.

— Júlia, notre fille sera une guerrière !

Lors du rituel d'attribution d'un nom, la petite a été appelée Xamiri Nhupoty, du nom d'une fleur résistante au froid et à la chaleur.

C'est ainsi qu'est née en 1978, à Japorã dans le Mato Grosso do Sul, la leader Guarani-Kaiowá Valdelice Veron. »

* Tekoha : littéralement "lieu où l'on peut vivre", nom que les Guarani-Kaiowá donnent à leurs territoires ancestraux.


© Planète Amazone

Date de l'article : 25/07/2015

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