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Témoignage de Valdelice Veron (extrait du film documentaire de Gert-Peter Bruch, novembre 2015)

Témoignage de Valdelice Veron (extrait du film documentaire de Gert-Peter Bruch, novembre 2015)

« Mon nom est Valdelice Veron, je suis de l'éthnie Kaiowá dans l'état du Mato Grosso du Sud Je suis ici aujourd'hui pour relayer le cri de notre peuple Guarani Kaiowá et de ceux qui sont déjà tombés dans la lutte pour la terre, de ceux qui ne peuvent plus parler (…)

J'apporte le cri du peuple Kaiowá qui est déjà mort, mais aussi le cri de ceux qui sont encore vivants. Nous qui continuons à essayer de résister à ce massacre, ce génocide dans le Mato Grosso do Sul, nous ne sommes pas entendus. Notre cri de secours n'est pas entendu (…)

Mais nous constatons que c'est très difficile parce que c'est une lutte inégale que nous menons contre les latifundiarios armés et leurs hommes de main. Et nous ne luttons qu'avec nos chants, nos peintures corporelles, notre manière d'être, hommes, femmes et enfants. Et où que nous soyons, nous sommes assassinés sur le bord des routes, assassinés avec les poisons qu'ils mettent dans nos sources (…)

Le 16 octobre 2001, nous avons été expulsés et jetés sur le bord de la route. Ma famille a été totalement massacrée. Nous avons été expulsés et jetés sur le bord de la route comme si nous étions des animaux (…)

Alors en 2010 nous sommes revenus sur notre terre indigène. Nous avons été de nouveau attaqués le 13 janvier 2013 dans la terre indigène Takuara par plus de 70 hommes de mains armés. Nous avons perdu notre cacique Marcos Veron, nous avons été torturés. Le cacique Ládio Veron a été torturé et brûlé, et les femmes souffrent beaucoup plus de toute forme de violence (…)

Le gouvernement lui-même fait des rapports qui disent qu'ils ont fait des maisons dans nos terres indigènes, qu'ils ont planté 10 00 arbres fruitiers, qu'ils nous apportent des paniers alimentaires tous les quinze jours, mais ce ne sont que des mensonges.

Nous vivons dans un véritable état de misère au Mato Grosso do Sul. Et aujourd'hui je suis venu remercier tous ceux qui voient, et qui font parler la camera et les papiers parce que nous ne supportons plus cette situation de génocide. [Génocide] lorsqu'ils nous arrachent de notre terre indigène. [C’est un] génocide lorsqu'ils pulvérisent par avion des poisons sur nos terres et nos villages (…)

Nous sommes ceux qui parlent encore, mais nos jours sont comptés. Parce que nous sommes condamnés à mort (…)

L'éthanol qui est produit sur nos terres est mélangé au sang du peuple Kaiowá Guarani. Et le sucre qui sort de l'usine est aussi fait avec le sang du peuple Kaiowá Guarani, sur notre territoire (…)

Je demande aux gens du monde entier : écrivez, demandez, mobilisez-vous. Parce que sinon, nous Kaiowá Guarani, nous n'existerons plus que dans des films ou sur des photos. Je ne veux pas être sur des photos, je ne veux pas être dans ma tombe. Je veux être en vie pour mes petits-enfants parce que mon père et mes grands-parents ne sont plus vivants. Je veux que ma fille Arami de 4 ans me voit et écoute mes histoires de lutte mais aussi de joie.

Que le monde entier écoute notre appel au secours. C'est ça que je demande, écrivez à vos cours de justice, parce que nous ne sommes pas écoutés ici au Brésil. »


© Planète Amazone

Date de l'article : 24/07/2015

Auteur de l'article : Mahault THILLAYE DU BOULLAY

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