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Valdelice Veron, ou le cri d’alarme des Guarani Kaiowá, victimes de la déforestation et de l’accaparement des terres

Valdelice Veron, ou le cri d’alarme des Guarani Kaiowá,  victimes de la déforestation et de l’accaparement des terres

Valdelice Veron est en France du 20 au 26 juillet 2015 pour rencontrer des autorités, des personnalités et des médias français, ainsi que se rendre à l'ONU à Genève. Elle vient alerter sur la situation dramatique de son peuple, les Guarani Kaiowá, persécuté par les exploitants agricoles qui détruisent leurs terres pour la monoculture de canne à sucre, utilisée pour la production d'agrocarburants.

 

Le calvaire du peuple Guarani Kaiowá, dans l’Etat du Mato Grosso du sud au Brésil, a été relaté dans plusieurs documentaires et en Europe dans le film ‘La Terre des hommes rouges’ (diffusé sur Arte en 2013). Valdelice Veron, l’une des porte-paroles les plus emblématiques de quelque 45 000 âmes arrachées à leur terre traditionnelle, voyage pour la toute première fois hors du Brésil pour lancer un cri d’alarme environnemental et humanitaire.

Fille d’un grand chef de la communauté Takuara assassiné par un fermier, de ceux qui pour la monoculture de canne à sucre ou la production d’éthanol ont spolié le peuple Guarani Kaiowá de la plus grande partie de leurs terres ancestrales, Valdelice Veron s’est battue toute sa vie durant pour la survie de son peuple et la récupération de ses terres. Menacée de mort, elle n’emprunte jamais le même chemin, mais elle ne bénéficie toujours pas de protection. Cela ne l’empêche pas de veiller courageusement sur les siens dont beaucoup vivent dans des camps de fortunes, sous des bâches, le long des autoroutes qui ont tailladé leurs terres. Valdelice participe régulièrement à des réunions avec les plus hautes autorités brésiliennes afin de parvenir à un accord permettant de mettre en place des solutions durables et efficaces pour préserver durablement son peuple et la forêt amazonienne.

Le peuple Guarani Kaiowá occupait de façon traditionnelle une partie de l’Etat du Mato Grosso du sud, au Brésil, mais on trouve certaines communautés au Paraguay et en Argentine. Au Brésil, la majorité des territoires Guarani Kaiowá n’étant toujours pas démarquée, malgré une obligation de la Constitution de 1988, l’accaparement illégal continue de progresser.

En 2012, le peuple Guarani Kaiowá a lancé un appel bouleversant au soutien mondial suite à l’avis d’expulsion émis contre lui par les autorités locales. Celui-ci s’est répandu comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers d’anonymes ajoutant sur leur photo « je suis Guarani Kaiowa ». Extraits :

« Nous voulons mourir et être enterrés auprès de nos ancêtres, ici même. Nous demandons donc au gouvernement et à la Justice Fédérale de ne pas émettre cet ordre d’expulsion. Nous sollicitons que soit décrétée notre mort collective et que nous soyons tous enterrés ici. Nous demandons que soit décrétée une fois pour toute notre décimation / extinction totale et que soient utilisés des tracteurs pour ouvrir notre fosse commune. Ceci est notre demande faite aux juges fédéraux. (…) Nous attendons donc cette décision de la Justice Fédérale : décréter la mort collective des Guaranis-Kaiowá de Pyelito Kue/Mbarakay et nous enterrer ici. ».

Suite au mouvement de soutien immense provoqué par cette lettre ouverte, et notamment aux réactions sur les réseaux sociaux, la présidente brésilienne Dilma Roussef et les autorités administratives brésiliennes ont finalement décidé de suspendre les avis d’expulsion par une ordonnance du 30 octobre 2012.

Les Guarani Kaiowá sont aujourd’hui encore régulièrement victimes d’agressions violentes et même d’assassinats, comme ce fut le cas des caciques Anísio Lopes, Anísio Gomes, Dorival Benites, Marçal de Souza, Tupã i, des deux professeurs Rolindo de Veira et Genivaldo et de quelques centaines d’autres, dont des enfants. Le père de Valdelice Veron, le Cacique Guarani Kaiowá Marcos Veron, s’est lui-même fait assassiner dans sa lutte pour préserver les terres de son peuple.

Face aux assassinats, menaces de morts, et omissions des autorités policières et du pouvoir judiciaire, le peuple Guarani Kaiowá reste toutefois déterminé à lutter pour préserver ses terres ancestrales en maintenant sa lutte inébranlable et éternelle pour sa survie.

Malgré les agressions et violences incessantes qu’ils subissent, les Guarani Kaiowá restent pacifiques, et tentent d’agir par la voie légale, mais aussi et surtout la sensibilisation des consciences à l’échelle nationale et désormais internationale.

Date de l'article : 18/07/2015

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