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Les tribus d’Amazonie menacées par les contacts avec l’extérieur

Les tribus d’Amazonie menacées par les contacts avec l’extérieur

Des membres de la tribu Mashco-Piro transportent de la nourriture qui leur a été distribuée par les autorités péruviennes. -- / AFP

Source : Le Monde / AFP
« Nous sommes au seuil d’une vaste extinction de cultures. » Une série d’articles publiés dans la dernière édition de la revue américaine Science, datée du vendredi 5 juin, affirme que des groupes entiers de populations indigènes d’Amazonie sont en danger imminent de disparaître au Pérou et au Brésil, en raison de la multiplication des contacts avec le monde extérieur.

Des siècles de colonisation ont montré combien les chocs entre civilisations peuvent être tragiques pour ces populations « parmi les plus vulnérables au monde », rappellent les experts : depuis l’arrivée des Espagnols en 1492, il est estimé que 50 à 100 millions d’autochtones ont péri sur le continent américain, et avec eux des cultures entières.

Tout en reconnaissant ne pas savoir précisément ce qui se passe dans ces tribus isolées, ces chercheurs expliquent que les contacts entre ces indigènes et des représentants du monde moderne se multiplient rapidement et sont mal régulés. Des habitants de villages intégrés dans la société moderne, au Pérou comme au Brésil, font aussi part d’une forte augmentation d’apparitions de ces indigènes, qui parfois font des raids dans leur maison en leur absence, volant et saccageant, indique le magazine qui plaide pour une meilleure gestion des contacts, plutôt que pour leur interruption pure et simple.

Aucune immunisation

Outre le risque de confrontation, ce sont de banales infections comme la coqueluche ou la grippe, contre lesquelles ces tribus n’ont aucune immunisation, qui les tuent. Elles sont transmises au contact de bûcherons, de journalistes, de trafiquants de drogue et même d’anthropologues qui se rendent dans la forêt.

C’est au Pérou que la situation paraît être la plus dramatique selon ces experts qui estiment à 8 000 le nombre des peuplades indigènes éparpillées dans la forêt équatoriale. Le gouvernement de Lima a établi des zones protégées de trois millions d’hectares pour permettre à ces tribus de rester isolées mais cela pourrait ne pas suffire.

Au Brésil, où dans les années 1970 et 80, de 50 à 90 % de certaines tribus ont été décimées par des maladies infectieuses après des rencontres avec des représentants du monde extérieur, les autorités ont pris des mesures drastiques pour empêcher de tels contacts et les limiter au strict minimum. Ainsi, de 1987 à 2013, des contacts ont eu lieu avec seulement cinq tribus. Le gouvernement brésilien a recensé 26 groupes d’indigènes isolés dans le pays et pense qu’il pourrait y en avoir près de 80 de plus qui vivent cachés.

Avec le développement rapide de l’économie brésilienne, la septième mondiale, les activités minières, agricoles et la construction d’axes routiers entre autres ont explosé en Amazonie, exerçant des pressions croissantes sur ces populations. « Sans une intensification significative des efforts menés contre les dangers externes et les rencontres fortuites avec le monde extérieur, les chances que ces tribus survivent sont minces », indique Science dans l’éditorial de son dossier spécial.


© Le Monde / AFP - article original

Date de l'article : 06/06/2015

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