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Des Indiens reviennent au Congrès pour demander le rejet du projet d'amendement constitutionnel des Terres Indigènes

Des Indiens reviennent au Congrès pour demander le rejet du projet d'amendement constitutionnel des Terres Indigènes

Des Indiens et des environnementalistes se battent pour le rejet de la PEC qui change les règles de démarcation des terres indigènes

Source : Agência Câmara Notícias
Plus de 30 représentants de peuples indigènes et diverses entités qui leurs sont liées ont réalisé ce mercredi 25 février un acte contre la Proposition d'Amendement Constitutionel (PEC) 215/00, également appelée PEC des Terres Indigènes. Ce projet d'amendement transfère de l'exécutif au législatif la décision finale sur la création et la modification des terres indigènes, quilombolas et les zones de protection environnementale. La rencontre a été organisée par le Front Parlementaire Environnementaliste.

Coordinateur du Front, le député Sarney Filho (PV-MA) considère décisif de réunir tout le soutien possible des députés et des représentants des organisations environnementalistes et indigénistes contraires à la PEC 215/00. "Si cet amendement est adopté, il en finira avec tout le processus de création, d'augmentation des terres indigènes, et il permettra certainement le début de l'extinction des réserves indigènes", a alerté Sarney Filho, en référence au fait que le groupe ruraliste à la Chambre, qui est majoritaire dans l'actuel mandat, interfèrera directement dans le processus de démarcation.

Pour le député, l'idée de transférer le dernier mot au Congrès National est une manoeuvre des segments radicaux du ruralisme brésilien qui veulent planter et exploiter des mines sur les terres des Indiens.

Sarney FilhoSarney Filho veut réunir des soutiens contre la proposition


La coordinatrice exécutive de l'Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (Apib), Sônia Guajajara, comprend elle aussi que c'est le moment de trouver des soutiens pour empêcher une régression des droits constitutionels des Indiens. "En 2014 nous étions ici [à Brasilia] presque tous les mois pour affronter les ruralistes" dit-elle. "Et nous ne pouvons pas abandonner tant que nous n'aurons pas définitivement enterré cette PEC."

Manque d'eau

Guajajara a rappelé le problème actuel de la crise hydrique qui affecte principalement les états du sud-est, et a affirmé l'importance des territoires indigènes dans le processus de préservation des réserves d'eau. "A quoi cela sert-il de vivre dans une magnifique maison à São Paulo et n'avoir que de l'eau salée à boire" a-t-elle demandé. "Se battre pour les terres des Indiens c'est aussi se battre pour l'eau'” a-t-elle ajouté.

Selon le président de la Fondation Nationale de l'Indien (Funai), Flávio Chiarelli, des études du gouvernement brésilien montrent qu'aujourd'hui les territoires indigènes sont dans un meilleur état de conservation environnementale que les unités de préservation elles-mêmes. "C'est à dire que les Indiens ont un rôle fondamental dans la conservation de l'environnement, et cela sans rien recevoir en échange" dit Chiarelli en défendant le fait que le processus de démarcation doit être technique et non politique.

Violence

Le président de la Funai a aussi attiré l'attention sur la violence subie par les Indiens qui ont participé aux manifestations contre la PEC 215/00 l'année dernière, indiquant que 5 d'entre eux sont toujours détenus. Pour Chiarelli, la PEC supprime des droits assurés aux Indiens par la Constitution de 1988 et elle pourra être remise en question au Suprême Tribunal Fédéral (STF).

Cléber Busato, qui représente le Conseil Missionnaire Indigéniste (Cimi), a pointé des aspects inquiétants présents dans l'alternative présentée l'année dernière par le député Osmar Serraglio (PMDB - PR) qui était le rapporteur de la PEC 215/00 auprès de la commission spéciale. "Le principal est que la démarcation serait faite par un projet de loi à l'initiative du Président de la République, qui serait postérieurement approuvé par le Congrès, c'est à dire que le processus de démarcation serait soumis directement aux intérêts de l'agro-business et du secteur minier" explique Busato.

Début février, lors d'une réunion avec les représentants indigènes, le président de la Chambre, Eduardo Cunha, a garanti qu'il offrirait "toutes les conditions de dialogue" afin que les représentants indigènes soient écoutés.


© Agência Câmara Notícias - traduit du portugais par Stéphan Bry / article original

Date de l'article : 25/02/2015

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