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Les Munduruku demandent le soutien de la société brésilienne

IX Lettre du Mouvement Munduruku Iperêg Ayu

À la société brésilienne et aux gouvernements du pays.

Nous, Mouvement Munduruku Iperêg Ayu, déclarons :

- La lutte du Mouvement Iperêg Ayu n'est pas contre la population de Jacareacanga. Toutes nos manifestations visent à garantir les droits des peuples indigènes et de l'humanité. Tout le monde sait que nous sommes contre les grands projets de mort du gouvernement pour l'Amazonie et que nous ne négocions pas nos droits.

- Depuis le 13 mai, nous subissons des menaces, des attaques par explosifs, et certains d'entre nous ont dû être hospitalisés suite à ces violences et à ce racisme. Nous avons déjà dénoncé cet état de fait à la Funai, le ministère public fédéral, la police fédérale et le secrétariat de sécurité.

- Notre revendication est le renouvellement immédiat des contrats des 70 professeurs indigènes qui ont été arbitrairement démis de leurs fonctions, laissant nos enfants sans cours dans de nombreux villages.

- Depuis que nous avons effectué le travail de contrôle de notre territoire et que nous avons expulsé les non-indigènes, nous sommes victimes de représailles de la part de personnes liées au pouvoir local.

- Le commissaire municipal nous accuse sans preuve d'avoir incendié la maison de soutien des professeurs.

- Nous sommes persuadés que ce n'est pas la population de Jacareacanga qui se manifeste contre le peuple Munduruku, mais des groupes économiques liés à l'orpaillage, liés au pouvoir municipal, et qui utilisent les indigènes pour exploiter les richesses du territoire et sa main d'œuvre.

-  En août 2013, nous avions déjà dénoncé le maire Raulien Queiroz, du PT, qui avait soutenu la récupération par des politiciens professionels de l'association Pusuru. C'est pour cette raison que lors de la 2º Assemblée dans le village Restinga, nous avons dissout cette association qui ne nous représentait plus, qui avait essayé de négocier des crédits de carbone, qui avait laissé entrer sur notre territoire des orpailleurs, et qui aujourd'hui essaye de négocier la construction des barrages.

Nous exigeons que les autorités brésiliennes mènent une enquête sur les récents événements contre les peuples indigènes à Jacareacanga, et nous tenons pour responsable le gouvernement brésilien de toute tragédie qui viendrait à se produire.

Nous terminons cette lettre en demandant le soutien de la société brésilienne.

Mouvement Munduruku Iperêg Ayu
Jacareacanga, le 15 mai 2014.

© Campanha Munduruku (www.facebook.com/campanhamunduruku) - article original / traduit du portugais par Soutien Européen au Brésil Indigène