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Allemagne - Siemens joue l'indifférence maximale concernant son implication dans le barrage de Belo Monte

Allemagne - Siemens joue l'indifférence maximale concernant son implication dans le barrage de Belo Monte

Monica Soares Brito du Movimento Xingu Vivo Para Sempre montre les dégats de Belo Monte aux dirigeants de Siemens, impassibles

Munich, Allemagne, mardi 28 janvier 2014. Des douzaines de protestataires d'une coalition d'organisations brésiliennes, allemandes, françaises et américaines ont organisé une manifestation pleine d'entrain à l'extérieur de la réunion des actionnaires de l'une des principales sociétés allemandes, Siemens, dénonçant le rôle controversé de l'entreprise dans certains des projets hydroélectriques les plus notoires. A la suite de la manifestation des activistes internationaux, dont Monica Soares Brito (Movimento Xingu Vivo Para Sempre) de la ville amazonienne d'Altamira, concernée par le barrage de Belo Monte, sont intervenus par des déclarations et ont demandé que la compagnie “mette fin à des actes répréhensibles de façon flagrante” en se retirant sa participation au grand barrage de Belo Monte au Brésil et à celui Água Zarca au Honduras.

L'action du 28 janvier a dénoncé le partenariat de Siemens avec Voith Hydro, qui fournit des turbines et de l'équipement électromécanique au consortium construisant le barrage controversé de Belo Monte sur le fleuve amazonien Xingu, prévu pour être le troisième plus grand au monde. Le portfolio global de Siemens inclut aussi le barrage hondurien Água Zarca, également controversé, un projet marqué par une répression policière qui a mené à la mort d'un membre d'une communauté indigène.

“Par son implication dans des barrages destructeurs le conseil d'administration de Siemens viole les droits de l'homme, tout en ignorant les principes directeurs de l'ONU, de la Convention n° 169 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT169), des recommandations de la Commission mondiale des barrages et les lignes directrices sur les pratiques de gouvernance de l'entreprise elle-même,” a affirmé Christian Russau de l'initiative allemande CounterCurrent.

“Les actionnaires européens ignorent souvent les dommages environnementaux et les violations des droits de l'homme que leurs investissements provoquent à l'étranger”, a scandé Monica Brito du Movimento Xingu Vivo Para Sempre (Xingu Vivant pour Toujours). “Les investisseurs devraient tenir pour responsables les entreprises et devraient savoir que Belo Monte est un projet illégal, sujet à plus de 25 actions en justice suite à ses violations monumentales du droit environnemental et des droits indigènes. Le conseil d'administration de Siemens ferme délibérément les yeux sur ce fait”, a-t-elle insisté.

Prenant part au consortium qui inclut le français Alstom et l'autrichien Andritz, Siemens a signé un contrat de 500 million d'euros en 2011 pour fournir des turbines à Norte Energia, consortium brésilien constructeur de barrages, en charge de la réalisation de Belo Monte. Les entreprises ont rejeté les affirmations disant que la légalité douteuse du projet et ses impacts socio-environnementaux dramatiques sont de quelque façon que ce soit liés à leur rôle de fournir du matériel clé pour la construction du barrage.

“Aux côtés de leurs cohortes de fournisseurs de turbines européens, Siemens soutient que le désastre en cours de Belo Monte n'est pas leur problème”, a affirmé Christian Poirier de l'organisation Amazon Watch basée aux Etats-Unis. “Nous sommes ici pour leur dire qu'ils sont complices de ces impacts et pour les tenir responsables de leur participation dans des projets énergétiques illégaux et sales dans le monde entier.”

“La construction du barrage Água Zarca a privé des communautés indigènes locales de l'accès à l'eau de la rivière. Ceci est clairement une violation des droits de l'homme”, a affirmé Andrea Lammers de Öku-Büro Munich. “Alors que la société chinoise Sinohydro se retire du projet controversé, Siemens n'a montré aucun signe d'introspection sur leur propre responsabilité.”

“Siemens n'a jamais pensé aux personnes affectées par le barrage. Ils ne pensent qu'à se faire de l'argent,” a conclu Monica Soares Brito. “Des milliers de personnes sont chassées de chez elles par Belo Monte, dont ceux qui vivent sur les rives du fleuve Xingu dont les moyens de subsistance et l'avenir sont en train d'être changés pour toujours.” A l'approche des élections européennes, Gert-Peter Bruch (Planète Amazone) a proposé aux partenaires européens présents d'accentuer la pression sur des entreprises telles que Siemens en proposant aux citoyens d'interpeller leurs politiques, comme c'est la cas en France à travers l'opération 'Une voix pour l'Amazonie, une voie pour l'avenir', ou de se faire prendre en photo avec des slogans devant leur siège et leur succursale pour ternir leur image. Il est prévu d'autres actions collectives dans un futur proche.

 

La mobilisation est soutenue par :

Movimento Xingu Vivo Para Sempre, Amazon Watch, International Rivers, ProREGENWALD, KoBra, FDCL, ASW, CounterCurrent,Association of Ethical Shareholders, Urgewald, HondurasDelegation, Ökumenisches Büro für Frieden und Gerechtigkeit, et Planète Amazone

Date de l'article : 29/01/2014

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