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Le Brésil bloque les biens d'Alstom, soupçonné de corruption

Le Brésil bloque les biens d'Alstom, soupçonné de corruption

Source : Le Monde
La justice fédérale brésilienne a décidé de bloquer, jeudi 7 novembre, les biens du groupe Alstom estimés à 60 millions de reais (19,4 millions d'euros). L'information a été révélée par la police fédérale, qui avait demandé une telle procédure à l'encontre du groupe français suspecté de corruption et de paiement de pots-de-vin pour l'obtention de marchés publics à Sao Paulo.

L'instruction judiciaire remonte au 9 août lorsque le parquet a décidé d'ouvrir une enquête sur des ententes illicites présumées entre multinationales concernant les marchés de construction et d'entretien du métro de la mégalopole brésilienne entre 1995 et 2008.

A l'époque, les médias brésiliens avaient évoqué plusieurs entreprises internationales, dont Alstom, l'allemand Siemens, le japonais Mitsui, l'espagnol CAF et le canadien Bombardier.

Lire : Le groupe français Alstom accusé de corruption au Brésil

DÉTAILS SUR LE CARTEL PRÉSUMÉ

Ces groupes sont soupçonnés de s'être partagés au prix fort les marchés du métro de Sao Paulo et également celui de la capitale Brasilia. Ils se seraient concertés sur le montant de leurs propositions lors des différents appels d'offres.

Ces ententes illicites auraient porté sur plusieurs millions de reais, "peut-être des milliards", avait alors déclaré le procureur en charge du dossier, Marcelo Mendroni.

Selon une enquête du quotidien Folha de Sao Paulo, publiée le 8 août, Asltom aurait versé 20 millions de dollars pour décrocher des contrats publics pour les seules années 1990.

Quelques jours plus tard, le même quotidien pauliste assurait que Siemens aurait, de son côté, fourni au Cade (Conseil administratif de défense économique, le gendarme antitrust brésilien) des détails sur ce cartel présumé, en échange de son impunité judiciaire.

Le présumé trucage de ces marchés publics aurait eu lieu à l'époque où Sao Paulo était dirigée par le Parti social démocrate brésilien (PSDB, centre-droit), principal adversaire du Parti des travailleurs (PT, gauche) qui dirige le pays depuis 2003.

DIX PERSONNES IMPLIQUÉES

Toujours selon la Folha, dix personnes sont impliquées dans cette affaire, dont deux ex-ministres de l'Etat, Jorge Fagali Neto et Andrea Matarazzo, deux dirigeants de l'entreprise énergétique publique EPTE et des responsables d'Alstom accusés de corruption active, blanchiment d'argent, évasion fiscale et extorsion de fonds.

D'après l'enquête du quotidien, l'entreprise française aurait effectué des virements à des partis politiques via des entreprises possédant des comptes offshores. Au total, la Folha affirme que 7,5 % du montant des contrats passait directement sur plusieurs réseaux offshores.

En 2008, des procureurs fédéraux brésiliens et les autorités fiscales françaises et suisses avaient déjà enquêté sur de supposés pots-de-vin versés par Alstom entre 1995 et 2003. A l'époque, les médias avaient rapporté que le groupe avait payé 6,8 millions de dollars (5 millions d'euros) pour obtenir un contrat de 45 millions de dollars destiné à l'extension du métro de la capitale pauliste.

Vendredi 8 novembre au matin, Alstom affirme, dans un communiqué, que "ses comptes ne sont pas bloqués".


© Le Monde / Nicolas Bourcier : article original

Date de l'article : 09/11/2013

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