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Les indigènes de l’occupation de Belo Monte restent à Brasilia et se disent insatisfaits de la proposition du ministre

Les indigènes de l’occupation de Belo Monte restent à Brasilia et se disent insatisfaits de la proposition du ministre

Source : Movimento Xingu Vivo Para Sempre
Après la réunion avec le ministre, les indigènes qui occupaient Belo Monte affirment ne pas accepter que la consultation sur les usines hydro-électriques ne soit qu’une simple formalité, comme l’a laissé entendre la proposition du gouvernement. Deux avions de la FAB (Force Aérienne Brésilienne) ont décollé de la base de Brasilia pour le Pará en ce matin du mercredi 5 juin, mais ses passagers, 140 indigènes de six peuples des fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires, ont décidé de ne pas embarquer et resteront sur le Planalto Central. Le groupe est logé dans le Centre de Formation Vicente Cañas, à Luziânia (Goias), et discutera les prochaines actions lors d’une assemblée dans l’après-midi.

Cette décision a été prise car les indigènes ne sont pas satisfaits de la position du ministre Gilberto Carvalho, du Secrétariat Général de la Présidence de la République, face aux revendications qu’ils ont présentées le mardi 4 juin au cours de la réunion au palais du Planalto (siège du gouvernement) ainsi que lors de l’occupation de 17 jours du chantier principal de Belo Monte, à Vitória do Xingu (Pará).

« Il (Gilberto Carvalho) n’a pas signé notre document, ils nous a traités de menteurs et a dit que le gouvernement ne change pas de position au sujet des usines. Nous n’avons pas aimé de devoir quitter l’occupation suite à un accord qui promettait le dialogue et constater que le gouvernement insiste à imposer ses projets » a déclaré Josias Munduruku.

Neuf lettres ont été écrites par les indigènes depuis le chantier (publiées par http://ocupacaobelomonte.wordpress.com/category/francais/) et divers documents ont été adressés au gouvernement durant le mouvement d’occupation. Ce mouvement et ses revendications, parmi lesquelles l'exigence de la présence de Gilberto Carvalho sur le chantier, ont été répercutés au Brésil et dans le monde où diverses organisations de défense des droits de l’homme n’hésitent pas à qualifier le mouvement indigène de « printemps indien ».

« Ils se sont moqué de nous. Le ministre a avoué qu’il y avait eu des erreurs à Belo Monte, mais qu’ils comptaient les corriger sur le Tapajós. Il a dit que les erreurs du passé servent à les éviter dans le futur. Il a aussi dit que nous (les indigènes) avions enseigné au gouvernement. Gilberto se moque de nous en disant cela » s’est indigné Jairo Saw, porte-parole du cacique général Munduruku.

Pendant la réunion au palais du Planalto, Saw a affirmé que le gouvernement fédéral négociait la forêt et mettait en risque le savoir millénaire des peuples : « tout est devenu business ». En s’adressant sereinement à Gilberto Carvalho, Saw a déclaré : « Vous (le gouvernement) ne discutez avec personne. Ce n’est pas qu’avec les Indiens que vous agissez ainsi. Vous n’écoutez personne. Vous voulez décider seuls, et cela n’est pas bon.”

Le ministre Carvalho a dit que la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte se poursuivrait et que le gouvernement n’admettrait plus d’occupation du chantier. C’est pour cela, selon le ministre, que la présence de la Force nationale sur place serait renforcée. Auparavant, il avait dit aux indigènes qu’ils étaient chez eux au palais du Planalto et que le gouvernement n’était pas leur ennemi.

« Ici (le palais du Planalto) ce n’est pas chez nous. Chez nous, ce sont les villages que nous voulons protéger des usines du gouvernement qui se comporte comme s’il était notre ennemi. Si nous étions chez nous ici, jamais de tels projets n’auraient vu le jour » explique Valdenir Munduruku. Les protestations des indigènes s’insurgent contre la PEC 215 (Projet d’Amendement Constitutionel) de la Chambre des Députés qui transfère de l’Exécutif au Législatif la démarcation des terres indigènes, et contre l’Ordonnance 303 qui étend à toutes les terres indigènes les conditions, pas encore votées par le Tribunal Fédéral Suprème,de la Terre Indigène Raposa Serra do Sol.

La proposition du gouvernement
Gilberto Carvalho a proposé aux indigènes l’envoi d’une équipe du gouvernement, dans un délai de 20 jours, au village Sai Cinza, du peuple Munduruku, dans la municipalité de Jacareacanga (Pará). La visite aurait pour objectif la présentation des résultats des actions interministérielles aux communautés, principalement au sujet des dégats causés par l’Opération Eldorado de la Police Fédérale qui, en novembre 2012, s’est soldée par la mort de Adenilson Munduruku.

« Il ne s’agit pas de compenser en nous donnant des bateaux mais de la mort d’un de nos parents par des policiers fédéraux. Nous voulons que le coupable soit puni » a expliqué Valdenir Munduruku. Pour que l’enquête du gouvernement soit conclue, Carvalho a affirmé qu'il manquait seulement que la famille de Adenilson autorise l’exhumation du corps. Mais la Vice-Procureur Générale de la République, Deborah Duprat, a informé le ministre que « la famille l’avait déjà autorisée et que le Ministère Public Fédéral indiquerait deux spécialistes pour réaliser le rapport ».

Enfin, le ministre a proposé que soient engagées, lors de cette visite, les négociations pour la consultation préalable des indigènes du Tapajós au sujet des projets que le gouvernement prétend réaliser. La Vice-Procureur a rappelé que la loi exige la consultation préalable pour que les travaux du gouvernement puissent se poursuivre. Cependant, les indigènes considèrent que cette consultation ne peut être une simple formalité et qu’ils doivent avoir le droit de véto sur un projet qui affecte leurs territoires et leurs communautés.

Par Renato Santana.
publié le 5 juin 2013

 


 

© Movimento Xingu Vivo Para Sempre - Par Renato Santana / traduction par la page Facebook Facebook Soutien Européen au Brésil indigène : article original

Date de l'article : 05/06/2013

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