Belo Monte :
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Guerre contre les grands barrages au Brésil : les victimes de Jatobá apportent leur soutien aux occupants Munduruku de Belo Monte

Guerre contre les grands barrages au Brésil : les victimes de Jatobá apportent leur soutien aux occupants Munduruku de Belo Monte

L'Amazonie est peuplée de nombreuses communautés traditionelles qui ne sont pas uniquement indigènes. L'une de ces communauté, affectée par la construction du barrage de Jatobá, sur le haut Tapajós, se solidarise avec la lutte contre Belo Monte et les autres barrages du bassin amazonien et pour la réalisation des consultations préalables. 

La tournure des événements de ces derniers jours (dont l'assassinat d'un Terena dans le Mato Grosso do Sul lors de la réintégration de possession de la fazenda Buriti, jeudi 30 mai 2013) est en train de créer une dynamique d'union qui ne peut qu'être bénéfique aux divers peuples Amazoniens (et plus généralement Brésiliens) et à la préservation environnementale.  

Reste à savoir si le gouvernement fédéral aura la sagesse de comprendre qu'il a tout à perdre en utilisant la force et l'autoritarisme.

 

Lisez, ci-dessous, la lettre de soutien aux occupants indigènes du chantier de Belo Monte

 

Lettre de soutien aux Munduruku qui occupent Belo Monte

 

Nous sommes des riverains, d’anciens habitants des localités de Montanha et Mangabal, sur le haut Tapajós. Nous sommes nés ici, nos parents et grands parents sont eux aussi nés ici et c’est ici qu’ils ont été enterrés. Nous avons des documents qui prouvent que depuis 1871, au début de l’époque du caoutchouc, nos ancêtres vivaient déjà sur les berges du fleuve Tapajós.

Nous vivons au temps des anciens patrons, du passéïsme et du troc de notre caoutchouc. Nous avons surmonté les difficultés de la fin de « l’époque du caoutchouc ». Nous avons trouvé un moyen de survivre quand est mort le commerce des « peles de gatos »*. Nous avons survécu à l’arrivée – et à la fin – de l’orpaillage, la malaria, la contamination des rivières par le mercure et à toutes les autres difficultés qui pouvaient apparaître.

Beaucoup de familles de notre groupe ont été violemment expulsées par le gouvernement fédéral au début des années 70, avec la création du Parc National de l’Amazonie, où se trouvait notre territoire. Mais nous avons surpassé cela aussi, et nous nous sommes regroupés en amont, hors des limites du Parc, et nous continuons notre vie.

Nous sommes 101 familles et, depuis de nombreuses années, nous luttons pour la création d’une Resex** pour que nos droits centenaires sur cette terre soient reconnus. La Resex n’a pas été créée car elle contrariait les intérêts des usines hydro-électriques. Cela a été le premier impact dont nous avons souffert avec le projet des barrages.

Maintenant, 40 ans plus tard, le gouvernement fédéral nous menace d’une nouvelle violence, la construction du barrage de Jatobá au centre de notre territoire traditionellement occupé. Les entreprises d’études sont subitement arrivées, sans rien nous demander, ont envahi nos terres par l’intimidation, nous ont obligé à signer des documents dont nous ignorions la signification.

Nous n’avons jamais eu beaucoup de contact avec nos voisins Munduruku, mais maintenant nous affrontons le même ennemi et nous voulons nous unir à la lutte qu’ils ont entamée. Nous trouvons louable ce qu’ils sont en train de faire, et nous soutenons leurs actions contre la manière dont le gouvernement impose les barrages sur notre fleuve. Nous n’avons jamais été consultés et nous exigeons d’être écoutés.

Nous donnons tout notre soutien aux Munduruku qui occupent le chantier de Belo Monte. Nous voulons qu’ils sachent que ce qu’ils disent représente aussi nos exigences. Nous voulons que les Munduruku sachent qu’ils parlent aussi pour notre communauté.

Vous pouvez compter sur nous, nous voulons lutter unis à vos côtés.

Fleuve Tapajós, le 28 mai 2013.
Association des Habitants des Communautés de Montanha et Mangabal.
Marialvo Paiva dos Anjos

Président

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Notes :
* Peles de gatos : litéralement « peaux de chats ». Malgré une recherche, je n’ai pas trouvé la signification de cette expression. Je suppose qu’il s’agit d’une expression locale, peut être pour désigner un produit dérivé du caoutchouc. Désolé ! - NDT
* * Resex = réserve extractiviste : concept d’exploitation des ressources de la forêt en préservant l’écosystème générateur de ces ressources. Originaire de la lutte des saigneurs d’hévéas, dont Chico Mendes était le leader, dans l’état de Acre dans les années 1970 – NDT

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source : http://ocupacaobelomonte.wordpress.com/category/cartas-de-apoio/
Lire aussi (en portugais) : http://candidoneto.blogspot.com.br/2012/05/para-governo-e-agencia-brasil-moradores.html (source de la photo)



- traduction par la page Facebook Soutien Européen au Brésil Indigène -

Date de l'article : 31/05/2013

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