Belo Monte :
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BELO MONTE - LES INDIENS AUX AUTORITÉS DU BRÉSIL : "Le massacre a été annoncé et seul le gouvernement peut l’éviter".

BELO MONTE -  LES INDIENS AUX AUTORITÉS DU BRÉSIL :

Depuis que Dilma Rousseff, élue en 2010, a assumé la présidence du Brésil, elle n'a pas jugé bon de rencontrer les représentants indigènes pour dialoguer. Pire, elle bafoue la constitution et les traités internationaux dont le Brésil est signataire et restreint les droits des peuples originaires (et d'autres populations brésiliennes). Le barrage de Belo Monte est devenu le symbole de la stratégie développementiste du gouvernement qui méprise les populations, les menace et les prive de leurs droits. Il est aussi devenu le symbole de la lutte des peuples amazoniens pour leur survie.

Fatigués du mépris dont ils sont l'objet, les occupants du chantier, de diverses éthnies, ont décidé de ne rien lacher. Ils luttent pour leurs territoires bien sûr, mais aussi pour leurs droits garantis par la constitution, et sont prêts à mourir des mains de la police plutôt que de quitter le chantier sans avoir été écoutés.

 "Vous avez déjà tué à Teles Pires et allez tuer à nouveau quand vous le jugerez utile. Vous avez tué parce que nous sommes contre les barrages. Nous savons de quoi vous êtes capables" affirment-ils.
Le 30 mai, la police a assassiné un indien Terena (Mato Grosso do Sul) qui luttait pour que sa terre, reconnue comme telle depuis des années, lui soit rendue. Cela était-il une réponse du gouvernement aux occupants de Belo Monte ?

 

Lisez, ci-dessous, la huitième lettre du mouvement d'occupation du barrage de Belo Monte

 

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OCCUPATION DE BELO MONTE - Lettre nº 8
Le massacre a été annoncé et seul le gouvernement peut l’éviter.

 

Nous occupons le chantier de Belo Monte. Nous défendons notre terre. Une terre très ancienne qui nous a toujours appartenu. Vous avez déjà pris une partie de ces terres.  Vous essayez de prendre l'autre maintenant. Nous n’allons pas laisser faire.

Vous allez rentrer [sur le chantier du barrage de Belo Monte] pour tuer. Et nous allons rester pour mourir. Nous ne sortirons pas sans être entendus.

Le gouvernement fédéral a annoncé un massacre contre les peuples indigènes, les 170 guerriers, femmes, enfants et leaders et pajés (guérisseurs) qui sont ici. Ce massacre va arriver des mains de la police, de la Funai et de la justice.

Vous avez déjà tué à Teles Pires et allez tuer à nouveau quand vous le jugerez utile. Vous avez tué parce que nous sommes contre les barrages. Nous savons de quoi vous êtes capables.

Norte Energia a demandé à ce que l’on nous tue, elle appartient au gouvernement et aux entrepreneurs. Elle l'a demandé au juge fédéral, qui a autorisé la police à nous molester et à nous tuer si nécessaire. La faute vous revient si l’un de nous vient à mourir.

Assez de violence. Cessez de nous menacer. Nous voulons notre paix et vous souhaitez votre guerre. Arrêtez de mentir à la presse en leur disant que nous prenons en otage les travailleurs et leurs bus et que nous causons des problèmes. L’occupation est pacifique, tout est calme, sauf du coté de la police envoyée par la justice, envoyée par Norte Energia, envoyée par le gouvernement. C’est vous qui nous humiliez, c’est vous qui nous menacez en criant, et en assassinant quand vous ne savez plus quoi faire.

Nous exigeons la suspension de la réintégration de propriété du chantier. Jusqu’au 30 mai 2013, jeudi matin, le gouvernement doit venir ici et nous entendre. Vous connaissez déjà notre demande.

Nous exigeons l’arrêt du chantier et des études sur les barrages projetés sur nos terres. Et retirez la force nationale de celles-ci. Ces terres nous appartiennent. Nous en avons assez perdu.

Vous voulez nous voir doux et calmes, obéissant à votre « civilisation » sans créer de problèmes. Mais aujourd’hui, nous savons que vous préférez nous voir morts parce que nous faisons justement du bruit.



Chantier de Belo Monte, Vitória do Xingu, Pará, 29 mai 2013



- traduit du portugais par la page Facebook Soutien Européen au Brésil Indigène 

Date de l'article : 30/05/2013

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