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Des manifestants occupent le chantier de Belo Monte et demandent le respect de la Convention 169 de l'OIT

Des manifestants occupent le chantier de Belo Monte et demandent le respect de la Convention 169 de l'OIT

Source : Agência Brasil
Un groupe d’indigènes Quilombolas et des Ribeirinhos (riverains), ainsi que des militants écologistes, ont occupé, en ce début mai, l’un des chantiers de construction du barrage de Belo Monte. Ils réclament la suspension des travaux de tous les barrages hydroélectriques d’Amazonie jusqu’à ce que soit organisée la consultation préalable des peuples indigènes, telle que prévue dans la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Homologuée par le Congrès National le 20 juin 2002, (décret nº 143) et promulguée par la Présidence de la République le 19 avril 2004, la Convention nº 169 de l’OIT stipule notamment que les peuples indigènes doivent être consultés lorsque des mesures législatives ou administratives remettent en cause leurs intérêts. Selon cette convention, une consultation doit être réalisée « selon des procédures appropriées », et par leurs institutions représentatives, « avec l’objectif d’atteindre un accord et d’obtenir leur consentement concernant les mesures proposées ». Ce texte est entré en vigueur, avec force de loi, en 2003.

En janvier 2012, le gouvernement brésilien a finalement mis en place un groupe de travail interministériel afin d’évaluer et de préciser les contours des consultations préalables. Ce groupe de travail est coordonné par le ministère des Affaires étrangères et le Bureau général de la Présidence de la République, avec la participation de plusieurs organismes et entités gouvernementales.

 

Huit ethnies ensemble contre le barrage

Le Conseil Indigène Missionaire (Cimi) a indiqué dans un communiqué qu’au moins 200 indigènes des ethnies Munduruku, Juruna, Kayapó, Xipaya, Kuruaya, Asurini, Parakanã et Arara participaient ensemble à l’occupation du site de Belo Monte, l’un des trois grands chantiers de l’entreprise de travaux publics, à 55 kilomètres d’Altamira (État du Parà). De son côté, la police militaire de l’État du Pará déclarait à l’Agência Brasil qu’on ne comptait tout au plus qu’une cinquantaine d’indigènes qui, avec une poignée de manifestants, ont empêché l’accès des camions au site de Belo Monte. Toujours selon la police, aucune violence n’aurait été enregistrée alors que, selon les responsables du Consortium Constructeur Belo Monte (CCBM), on ne relevait aucun dégât sur le chantier. Toutefois, les travaux ont été suspendus par mesure de sécurité. La police fédérale est venue assister les vingt policiers du Commandement des Missions Spéciales de la police militaire qui étaient déjà sur les lieux. Selon eux, la situation était sous contrôle. Toujours selon les pouvoirs publics, les manifestants n’auraient présenté aucune revendication au Consortium Constructeur Belo Monte ni à Norte Energia, l’entreprise en charge du dossier. À ce jour, l’Agência Brasil n’a pas encore réussi à contacter les organisateurs du mouvement de protestation.

 

« Nous sommes d’Amazonie »

Publié à cette occasion par les manifestants et relayé par le Cimi, l’organisation non gouvernementale d’indigènes liée à la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), le communiqué appelle une fois de plus à la mobilisation : « Nous sommes ceux qui habitent les rives où vous voulez construire des barrages. Nous sommes Munduruku, Juruna, Kayapó, Xipaya, Kuruaya, Asurini, Parakanã, Arara, Ribeirinhos et nous vivons de notre pêche. Nous sommes de l’Amazonie et nous la voulons debout. Nous sommes brésiliens. Le fleuve est notre marché. Nos ancêtres sont plus anciens que Jésus.

Vous dirigez vos armes vers nous, vous envahissez notre territoire avec des soldats et des engins de guerre, vous faites disparaître nos poissons, vous volez les dépouilles de nos ancêtres enterrés ici. Vous le faites parce que vous avez peur de nous entendre, d’entendre que nous ne voulons pas de ce barrage, et de comprendre pourquoi nous ne le voulons pas.

Vous prétendez que nous sommes violents et que nous voulons la guerre. Mais qui tue nos parents ? Combien des blancs sont morts et combien d’indigènes sont morts ? Vous nous tuez, vite ou petit à petit. Nous sommes en train de mourir et chaque barrage tue plus. Et quand nous essayons de parler vous envoyez des chars, des hélicoptères, des soldats, des mitrailleuses et des armes…

Ce que nous voulons est simple : il faut appliquer la Loi de Consultation préalable des peuples indigènes. Vous devez stopper tous les ouvrages et arrêter les études, vous devez mettre un terme aux interventions policières sur les fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires. Vous devez nous consulter.

Nous voulons dialoguer, mais vous ne nous laissez pas parler. C’est pour cela que nous avons occupé votre chantier. Vous devez arrêter les travaux et nous entendre, tout simplement ».


© Alex Rodrigues - Agência Brasil / traduction Flavia de Lima Martins - merci à Jean-François Gazon : article original

Date de l'article : 02/05/2013

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