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Belo Monte : le gouvernement fait pression sur les indigènes en recourant aux forces de police, les travailleurs de l'usine font preuve de solidarité

Belo Monte : le gouvernement fait pression sur les indigènes en recourant aux forces de police, les travailleurs de l'usine font preuve de solidarité

© Ruy Sposati

Source : CIMI / Rui Sposati
Ce vendredi 3 mai, dans l'après-midi, près de 100 policiers issus des forces nationales, les troupes d'élite de la police militaire et de la police civile, sont arrivées sur le principal chantier du projet de barrage de Belo Monte, situé dans l'état du Pará au Brésil, afin d’exécuter une décision de justice.  

En effet, la justice de l'état a fait droit à la demande de réintégration du lieu, s'opposant aux « blancs » étant présents lors de l'occupation lancée hier, le 2 mai. Deux journalistes qui couvraient l'évènement et un chercheur ont été conduits hors du lieu par la police civile. Les indigènes, de leur côté, ont diffusé une nouvelle lettre réaffirmant les motifs de leurs revendications (à lire plus bas en intégralité).

Le 3 mai au matin, près de deux mille travailleurs se sont levés pour applaudir un groupe d'indigènes qui se rendait dans les logements pour dialoguer avec les ouvriers. « Les travailleurs qui vivent dans ces logements nous soutiennent » mentionne la nouvelle déclaration des indigènes.

« [Les ouvriers] ont apporté des dizaines de témoignages sur les problèmes que nous rencontrons ici. Ils sont solidaires de notre cause. Ils nous entendent. Eux comme nous sommes en paix. Eux comme nous souhaitons que les travailleurs soient déplacés en ville. Le consortium de construction de Belo Monte (Consórcio Construtor Belo Monte) doit autoriser le départ des travailleurs sous peu et leur garantir un logement en ville », déclarent les indigènes dans le document.

Un peu plus tard dans la journée, des policiers ont accompagné le conseiller du Secrétaire chargé des Relations Sociales du Secrétaire Général de la Présidence de la République, Avelino Ganzer, jusqu'au chantier occupé. M. Ganzer a présenté aux indigènes une proposition visant à réunir le vendredi 6 mai à Altamira, un groupe interministériel et une commission dont les membres seraient déterminés par les indigènes. Ces derniers ont rejeté la proposition et ont exigé que le groupe vienne sur place sur le chantier occupé, de telle sorte que tous puissent participer à la conversation.

« S'ils veulent discuter, ils doivent venir jusqu'ici. Nous n'irons pas à Altamira. Nous courons déjà largement derrière le gouvernement, et souhaitons donc désormais qu'il vienne jusqu'à nous », a déclaré Valdenir Munduruku. Dans ce contexte, les indigènes ont diffusé une nouvelle lettre, exigeant entre autres, que l'entreprise déplace les travailleurs des logements, le chantier comptant 5000 travailleurs dormant sur le site même du chantier du barrage.

 

Lettre
« Nous sommes ici pour dialoguer avec le gouvernement. Nous n'avons pas de liste de demandes ou de revendications vous étant spécifiquement adressées », précise la nouvelle lettre à propos du consortium du constructeur de Belo Monte (CCBM) et de Norte Energia, promoteur du chantier.

Dans ce document, les indigènes réaffirment que l'occupation du chantier a pour but d'exiger des consultations préalables, comme le prévoit la convention 169 de l'OIT, d'arrêter le chantier et les licenciements en cours, et de cesser les opérations policières menées sur les terres indigènes. 

Lisez le document des indigènes en intégralité :

 

Lettre d'occupation n°2 : sur la raison de notre occupation de Belo Monte 

Nous ne sommes pas ici pour négocier avec le consortium de construction de Belo Monte. Nous ne sommes pas ici pour négocier avec l'entreprise promoteur Norte Energia. Nous n'avons pas de liste de demandes ou de revendications leur étant spécifiquement adressées.

Nous sommes ici pour dialoguer avec le gouvernement. Nous protestons contre la construction de grands projets ayant des conséquences irréversibles sur nos vies. Nous exigeons que soit votée la loi garantissant et mettant en place les consultations préalables, c'est-à-dire avant le début des études et des travaux ! Enfin, bien plus important encore, nous occupons le chantier pour exiger que soient mise en place des consultations préalables sur les travaux réalisés sur nos terres, fleuves et forêts.

C'est la raison pour laquelle le gouvernement doit immédiatement cesser toute action en cours. Il doit suspendre les travaux et les études sur les barrages. Il doit retirer ses troupes et annuler les opérations policières menées sur nos terres.

Le chantier du barrage de Belo Monte est occupé et paralysé. Les travailleurs qui vivent dans les logements nous soutiennent et ont apporté des dizaines de témoignages sur les problèmes qu'ils rencontrent ici. Ils sont solidaires de notre cause. Ils nous entendent. Eux comme nous sommes en paix. Eux comme nous souhaitons que les travailleurs soient déplacés en ville. Le consortium de construction de Belo Monte doit autoriser le départ des travailleurs sous peu et leur garantir un logement en ville.

Nous ne partirons pas tant que le gouvernement n'aura pas répondu à nos revendications.

Chantier de Belo Monte, Vitória do Xingu, 3 mai 2013

Les chefs et caciques indigènes, les riverains et les pêcheurs souscrivent à l'occupation pour obtenir une consultation


© CIMI - Ruy Sposati / traduction : Eva Champion : article original

Date de l'article : 03/05/2013

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