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Deux journalistes sont expulsés et un troisième condamné à une amende pour avoir couvert l’occupation de Belo Monte

Deux journalistes sont expulsés et un troisième condamné à une amende pour avoir couvert l’occupation de Belo Monte

Source : Xingu Vivo Para Sempre / CIMI
Le jour international de la liberté de la presse, trois reporters ont été empêchés de réaliser la couverture journalistique de l’occupation du chantier de l’usine hydro-électrique de Belo Monte, ce vendredi 3 mai dans l’état du Pará. Deux d’entre eux ont été expulsés par environ cent hommes de la Police Fédérale, de la Troupe de Choc, de la Rotam et de la Force Nationale, et un troisième a été condamné à une amende de mille reais. Un activiste a aussi été expulsé du chantier.

Il y a trois jours, environ 150 indigènes de huit peuples atteints par la construction de centrales hydro-électriques sur les fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires ont commencé à occuper le principal chantier du barrage, le site Belo Monte, et exigent que les chantiers soient interrompus jusqu’à ce qu’ils soient écoutés par le gouvernement fédéral.

Vendredi, la Justice Fédérale a refusé la demande de réintégration de possession de Norte Energia contre les indigènes. Mais le Consorsium Constructeur de Belo Monte (CCBN) a demandé à la Justice Fédérale qu’elle concède la réintégration de possession de Norte Energia contre les non-indigènes qui seraient présents sur le chantier. La juge Cristina Sandoval Collier, de la 4º cour de justice civile de Altamira a accepté la demande, ce qui a permis l’expulsion de deux journalistes et l’application d’une amende pour un troisième.

Les trois journalistes – le photographe de la Reuters, Lunaé Parracho, le journaliste du Conseil Indigéniste Missionnaire, Ruy Sposati, et le correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Brésil, François Cardona – réalisaient la couverture quotidienne de l’action menée par les indigènes contre la construction de grands barrages qui affectent leurs territoires. RFI a publié samedi un reportage sur l’expulsion des journalistes.

 

CENSURE

“Cette décision n’a absolument aucun sens » affirme l’avocat de la Société Paraense des Droits de l’Homme (SDDH), Sérgio Martins. « Elee est techniquement inconsistante. Il y a une douzaine de procès semblables ici. C’est comme si toute justification du Consorsium Constructeur de Belo Monte était suffisante pour que la justice concède des décision qui lui sont favorables » commente-t-il.

Pour Sérgio Martins, la décision de la justice de l’état est politique. « Cette action date de 2011 en fait. Il s’agissait d’une interdiction que la Justice n’avait jamais annulé et qui aujourd’hui, un an et demi plus tard, a été transformé en réintégration de possession. Elle tend à retirer tout soutien ou solidarité de personnes non-indigènes et à éliminer toute couverture journalistique sur le terrain. C’est une décision strictement politique du point de vue judiciaire » explique-t-il.

La SDDH va exiger que soit garanti l’accès de journalistes sur le lieu de l’occupation.

 

DANGER

Dans une nouvelle lettre divulguée le samedi 4 mai, les indigènes qui occupent le chantier se disent préoccupés par l’interdiction de la presse sur les lieux. Selon le document, « la couverture journalistique aide beaucoup » à « transmettre notre voix de par le monde ».

« Notre protestation est pacifique. Nous demandons à être écoutés. Pourquoi ne veulent-ils pas de journalistes ici ? » demande le guerrier Valdenir Munduruku. « S’il se produit quelque chose, la responsabilité sera du gouvernement. »

Les informations proviennent du CIMI

 


 

 

Occupation de Belo Monte : lettre nº. 3

le 4 mai 2013

Laissez les journalistes ici

Hier, le gouvernement a envoyé un adjoint pour nous présenter une proposition, à nous qui occupons le chantier. Il était accompagné de 100 policiers militaires, civils, fédéraux, la Troupe de Choc, La Rotam et la Force Nationale.

Nous voulons parler avec quelqu'un du gouvernement qui soit décisionnaire. Et sans l'armée.

Ce fonctionnaire voulait que nous quittions le chantier et que seule une petite commission discute avec les gens du ministère. Nous n'acceptons pas. Nous voulons qu'ils viennent sur le chantier et discutent avec nous tous ensembles.

Hier, la Justice a émis une demande de réintégration de possession* concernant seulement les blancs présents sur le chantier. Par cette décision, la police et l'officier de justice ont expulsé deux journalistes qui nous filmaient et faisaient des interviews, et ont appliqué une amende de R$ 1000 à un journaliste. Ils ont aussi expulsé un activiste.

La couverture médiatique aide beaucoup. Nous exigeons que la juge retire la demande de réintégration de possession, n'applique pas l'amende et permette que des journalistes, des académiciens, des volontaires et des organisations puissent continuer à témoigner de ce qui se passe ici, et nous aide à transmettre notre voix de par le monde.  


- traduit du portugais du Brésil par Chico Libri -

Date de l'article : 05/05/2013

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