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LE PÉROU DÉCLARE L’ÉTAT D’URGENCE ENVIRONNEMENTALE POUR SA FORÊT AMAZONIENNE

LE PÉROU DÉCLARE L’ÉTAT D’URGENCE ENVIRONNEMENTALE POUR SA FORÊT AMAZONIENNE

Vue aérienne de la forêt amazonienne au Pérou. Photo: Design Pics Inc / Rex Features

Source : The Guardian
Le gouvernement rapporte des niveaux élevés de baryum, de plomb, de chrome et de composés dérivés du pétrole dans une région qui abrite un gisement pétrolifère. Le Pérou a déclaré l’état d’urgence environnementale dans une partie isolée du nord de sa forêt amazonienne qui abrite depuis des décennies l’un des plus grands champs de pétrole du pays, actuellement exploité par la compagnie argentine Pluspetrol.

Les peuples indigènes Achuar et Kichwa qui vivent dans le bassin du fleuve Pastaza près de la frontière entre le Pérou et l’Équateur se plaignent depuis des décennies de la pollution, à laquelle les gouvernements successifs ont échoué à remédier. Des officiels indiquent que depuis des années, l’État n’a pas atteint les normes de qualité environnementale requise.

Une nouvelle loi promulguée lundi qui, pour la première fois, établit les normes de qualité environnementale stipulant des limites acceptables aux contaminants du sol, pourrait représenter une avancée majeure, selon les officiels.

Le Ministère de l’Environnement du Pérou a donné 90 jours à Pluspetrol pour dépolluer les régions concernées et réduire le risque de contamination qu’encoure la population locale. 

En déclarant l’état d’urgence, le Ministère de l’Environnement a dit que des tests en février et en mars ont permis de découvrir des niveaux élevés de baryum, de plomb, de chrome et de composés dérivés du pétrole dans plusieurs sites de la vallée Pastaza.

Pluspetrol, le plus gros producteur de pétrole et de gaz naturel au Pérou, a exploité les champs pétroliers depuis 2001, ayant succédé à Occidental Petroleum qui avait commencé les forages en 1971 et qui, selon le gouvernement, n’a pas plus décontaminé.

De nombreuses amendes de plusieurs millions de dollars ont été émises à l’encontre de Pluspetrol ces dernières années. La compagnie a fait systématiquement appel contre ces décisions auprès des tribunaux péruviens, y compris contre une amende de 11 millions de dollars (7 millions de livres sterling) émise en janvier pour manquement à terminer la décontamination d’un bloc pétrolier situé à l’intérieur de la plus grande réserve naturelle du Pérou, Pacaya Samiria, dans la région de Loreto.

« Nous savons qu’en l’absence de toute régulation, la compagnie s’est très mal conduite du point de vue écologique par le passé, ainsi qu’actuellement, car elle n’agit toujours pas de manière responsable et ne fournit pas les informations correctes concernant ce qui se passe dans la zone », a dit à propos de Pluspetrol aux médias locales le ministre de l’Environnement du Pérou Manuel Pulgar-Vidal.

Dans un communiqué, son ministère a déclaré que le gouvernement a entrepris en mars 2012 des actions administratives contre Pluspetrol au sujet de la contamination du bloc 1AB, le plus grand champ de pétrole brut situé dans le bassin voisin du fleuve Corrientes. Le ministre a mentionné que d’autres vérifications environnementales seront effectuées aux bassins en amont des fleuves Marañón, Tigre et Corrientes que Pluspetrol exploite également.

« Face au désastre écologique de l’Amazonie du nord péruvien, une extrême vigilance aurait dû être depuis longtemps essentielle. Le Ministère de la Santé du Pérou a enregistré des taux inacceptables de plomb et de cadmium dans le sang des enfants Achuar il y a de cela quasiment sept ans », a déclaré au Guardian Andrew Miller, le chef de campagne d’Amazon Watch.

« Et cependant, ce n’est qu’après des années de surveillance environnementale assurée par la communauté, de pressions des fédérations indigènes et la récente visite des membres du Congrès péruvien que le gouvernement est enfin parvenu à la volonté politique de prendre les mesures qui s’imposent. »

Le gouvernement péruvien a le projet cette année de proposer aux enchères 29 nouvelles concessions de pétrole et de gaz.

Un porte-parole de Pluspetrol a dit que la compagnie était « en cours d’évaluation de la situation » mais s’est abstenu de tout autre commentaire.


 

© The Guardian : Dan Collyns / traduction : Laurence Le Charpentier : article original

Date de l'article : 26/03/2013

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