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NICOLAS HULOT AVEC LE CACIQUE RAONI :"L'HISTOIRE A BAFOUÉ TROIS FOIS LA CIVILISATION INDIENNE" (communiqué et vidéo)

Depuis son voyage en territoire Kayapo au printemps 2011, Nicolas Hulot soutient activement les actions du Cacique Raoni pour préserver les territoires indigènes en forêt amazonienne ou faire annuler le barrage de Belo Monte.

Le 6 décembre 2012, soit une semaine jour pour jour après avoir accompagné le Cacique Raoni et sa délégation à l'Elysée, l'ancien animateur télé et candidat à la primaire des Verts a été nommé "envoyé spécial pour la protection de la planète" par le président de la République, François Hollande. Il a promis de profiter de cette opportunité pour continuer à soutenir le Grand Chef.

 

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CHEF RAONI : conférence de presse "URGENCE AMAZONIE" - épisode 9
- Paris, Grenier des grands Augustins (atelier Picasso), 30/11/2012 -
intervention de Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme

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Une réalisation de James Amon pour Amonimage Productions
Cadre : James Amon,  Christophe Chauprade, Christophe Palluel, Mathieu Roger.

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"URGENCE AMAZONIE", intervenants de la conférence de presse du 30 novembre 2012 au Grenier des Grands Augustins (Atelier Picasso), Paris : Raoni Metuktire, Megaron Txucarramãe, Bemoro Metuktire, Nicolas Hulot, Gert-Peter Bruch (Planète Amazone), Philippe Desbrosses (Intelligence Verte), Jan Kounen, Frédéric Amiel (Greenpeace France), Ronak Monabay (Les Amis de la Terre) / Traduction : Arkan Simaan, Marcia Bechara et Cécilia Gutel.

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Nicolas Hulot : « l'Histoire a bafoué trois fois la civilisation indienne » 

Texte de l'intervention à la conférence de presse "Urgence Amazonie" du Cacique Raoni

 

« Je veux d'abord remercier Planète Amazone qui a contribué, avec beaucoup de difficultés administratives, à faire en sorte que le Chef Raoni puisse venir plaider sa cause - qui n'est pas sa cause d'ailleurs, mais celle de l'humanité. Merci aussi de votre présence parce que je constate que pour le petit nombre de journalistes présents l'avenir de la planète est plus important que celui de l'UMP et j'aurais aimé qu'il y ait autant de journaliste pour un enjeu aussi important.

Au delà de cela, je voudrais d'abord faire remarquer, même si je n'ai probablement pas besoin de le faire, que dans la voix, dans les mots, dans les propos de Raoni il n'y a que du respect et que de l'amour. Il y a de la trempe d'un prix Nobel ici. Quand je l'entends quand je le regarde je retrouve Mandela. Il aurait toutes les raisons de nourrir une sorte de rancune à notre égard car l'Histoire a bafoué trois fois la civilisation indienne : une première fois chacun le sais, avec les conséquences de l'expansion européenne ; une seconde fois parce que les livres d'Histoire ne font même pas mention de cela ; la troisième fois, c'est qu'aujourd'hui, avec différentes pratiques, on continue à profaner leurs territoires et leurs cultures dans une indifférence quasi-générale.

J'ai l'impression que cette scène à laquelle nous avons assisté hier se répète (NDLR : la veille de cette intervention, le 29 novembre 2012, Nicolas Hulot était aux côtés du Cacique Raoni pour rencontrer le président François Hollande) avec des vœux pieux, mais qu'en attendant les menaces qui pèsent à la fois sur les peuples indigènes et sur la forêt amazonienne - et par voie de conséquence sur l'humanité toute entière - ne cessent de progresser.

La dernière fois que j'ai rencontré Raoni, c'était il y a un peu plus d'un an. Il m'avait gentiment accueilli dans son village et la coïncidence faisait que j'étais à ses côtés lorsque, simultanément à l'autre côté du monde, se déroulaient les tragiques événements de Fukushima. Je me rappelle très bien cet instant où d'un côté j'avais le Cacique Raoni qui essayait de me montrer l'absurdité de ces champs de soja qui empiètent chaque jour un peu plus sur la forêt amazonienne pour aller nourrir à l'autre bout du monde nos animaux européens. et puis de l'autre côté ce monde qui risquaient de partir en vrille avec une réaction en chaîne qui effarait la communauté internationale, scientifique et politique. Et je me disais vraiment que nous sommes arrivés à un carrefour de civilisation.

C'est quand même le paradoxe que ce soit cet homme qui vienne ici, chez nous, nous délivrer un message d'humanité, nous rappeler que nous vivons sur un seuil étroit de tolérance, que nous faisons partie d'une seule et même famille : la famille humaine. C'est quand même très étonnant et en même temps ça fait vraiment du bien.

J'espère justement, au moment où notre pays est englué dans des postures totalement pathétiques sur les enjeux écologiques, que la présence de Raoni redonnera un peu de dimension, de hauteur sur des enjeux dont tout le monde parle sans prendre conscience ni de leur gravité ni de leur importance. Je souhaite que tout cela bénéficie aux deux parties, que nous prenions conscience qu'il faut tout faire au niveau politique, particulièrement au moment où nous allons réviser la politique agricole commune - la France a une voix importante - , pour cesser nous-mêmes de participer à la déforestation et qu'en même temps nous entendions ce qui sort de la bouche de Raoni.

Je le répète encore une fois : si seulement Stockholm pouvait nous écouter pour en faire un candidat potentiel au prix Nobel de la paix. Je pense que tout cela est cohérent, au moment du sommet de Doha, au moment de l'actualité française. Je voudrais remercier évidemment le Cacique Raoni et toute sa délégation d'avoir franchi cette distance pour venir nous rappeler de telles vérités. »

 

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Extrait du dossier de presse de la campagne "URGENCE AMAZONIE" :

   

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Nicolas Hulot : lettre de soutien au Cacique Raoni

Paris, le 10 novembre 2012

 

Cher Raoni,

J'ai eu le privilège de partager des moments extraordinaires en ta compagnie et celle de ton peuple, au cœur de ton territoire dans la forêt amazonienne.

Après tant de difficultés traversées pour protéger les tiens et alerter les occidentaux sur la nécessité de préserver la planète, sur les ravages de la déforestation massive que subissent les forêts primaires, tu dois désormais faire face au barrage de Belo Monte et à ses conséquences. Je sais que tu luttes chaque jour pour garder cet espoir et cette détermination qui te guident depuis tant d'années, mais aussi combien, parfois, la tristesse, le désespoir et la colère te rongent.

Peut-on en ce début de XXIe siècle, au moment où l'humanité a entre les mains son propre destin, laisser détruire dans une indifférence quasi générale la forêt amazonienne ? Stopper cette hérésie serait pour moi un indice de civilisation.

Voilà pourquoi j'en appelle la communauté internationale, et la France en particulier de ne pas renoncer et de proclamer sa détermination à protéger le peuple Kavapo, ainsi que tous les autres peuples indiens, à mettre fin à la déforestation massive et au projet de Belo Monte. Pour l'un, comme pour l'autre, bien évidemment les autorités brésiliennes sont concernées, mais les acteurs économiques et politiques occidentaux ont aussi leur part de responsabilité.

Je t'envoie toute mon amitié, mon estime et mon profond respect.

Nicolas Hulot - président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme

   

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 Planète Amazone, association dédiée à la protection des forêts tropicales et de ses peuples, répercute notamment, en Europe et dans le monde entier, les combats du Cacique Raoni par le biais de son site officiel www.raoni.com (site qu’elle administre) et par des actions ciblées.