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Des militants dénoncent la mise aux enchères de l'Amazonie par le gouvernement équatorien

Des militants dénoncent la mise aux enchères de l'Amazonie par le gouvernement équatorien

Manifestation contre le pétrole en Amazonie équatorienne : le représentant d'Avaaz en pleine discussion avec les médias - © Alix Dre

Source : Amazon Watch
Paris, France – Quelque dizaines de militants ont manifesté aujourd’hui (26 février 2013) à Paris contre la mise en vente par le gouvernement équatorien de concessions pétrolières au cours de l’étape parisienne de la tournée internationale des représentants officiels équatoriens. Cette session, appelée Ronda Sur Oriente, avait pour but d’offrir des pans entiers de la forêt amazonienne encore intactes aux investisseurs européens et compagnies pétrolières.

Pour symboliser la menace qui plane sur la forêt amazonienne, en danger de se transformer en champ pétrolier géant, l’organisation internationale Avaaz, en collaboration avec les organisations de défense des droits de l’homme Amazon Watch et Planète Amazone, ont organisé un forage spectaculaire devant l'hôtel où s’est tenue cette rencontre.

Au cours de la manifestation, les militants ont présenté une pétition mondiale signée par plus de 1.092.950 citoyens du monde, appelant le président de l’Equateur Rafael Correa à suspendre les appels d’offre de concessions pétrolières qui constituent une menace pour la forêt amazonienne et les communautés indigènes autochtones. Les manifestations avaient également pour but de dissuader investisseurs européens et leaders de l’industrie pétrolière de répondre favorablement a l’appel d’offres.

" Un million de citoyens appellent le président Correa à préserver sa réputation mondiale de Président Vert et à cesser cette ruée vers le pétrole d’Amazonie en Equateur. Cette décision menace de déplacer et de détruire sept tribus qui ont protégé ces terres depuis des générations. S’il vend ces terres aux barons du pétrole, il enfreindra la constitution équatorienne et sacrifiera l’un de plus beaux trésors de notre planète pour en faire un champ de pétrole. "


copyright Alix DreA l'occasion d’une manifestation organisée a Houston au début du mois pour protester contre le Nape Expo (North American Prospect Expo), Jaime Vargas, le Président de la nation Achuar d’Equateur, a déclaré "Toute activité de forage sur nos terres fera l’objet d’une résistance farouche. Nous avons été témoins de l’impact de l’extraction pétrolière sur l’Equateur et le reste du monde et nous sommes conscients de ses effets en termes de pollution, de pauvreté et de destruction du tissu socio-culturel. Nous sommes prêts a défendre nos terres et notre culture qui nous sont sacrées comme nous l’avons fait depuis des millénaires."

Le ministère des Hydrocarbures, le Committee of Hydrocarbon Tender (Comité des Installations d'Hydorcarbures) équatorien et la compagnie pétrolière nationalisée Petroamazonas collaborent pour mettre en vente seize blocs du sud-est du pays, soit une superficie de 4 millions d'hectares de foret vierge. La zone n’abrite pas moins de sept peuplades indigènes : les Shuar, Achuar, Kichwa, Shiwiar, Andoa, Waorani et Sápara. Aucun de ces blocs n’a reçu de « consentement libre, préalable et éclairé », un principe clé des droits de l’homme reconnu au niveau international destiné à protéger les droits à l’auto-détermination des populations indigènes contre les projets d’extraction géants tels que les forages pétroliers, susceptibles d’affecter leurs vies et leurs terres. Ceci constitue une violation directe de la décision de la Court Interaméricaine des droits de l’homme qui en juillet prononcée en faveur de la tribu Kichwa du Sarayaku et qui décrète que le gouvernement est tenu de consulter les communautés indigènes avant d’entamer toute opération pétrolière et de les compenser financièrement pour tous dommages corporels et « moraux » causés a la communauté.

« Le gouvernement équatorien n’est pas entièrement honnête avec les investisseurs », déclare Christian Poirier de Amazon Watch. « Ces blocs sont les plus polémiques du pays. Plusieurs compagnies ont déjà essayé de réaliser des forages dans ces zones et ont échoué. Le gouvernement ne fait pas seulement preuve d’un mépris flagrant des droits des populations indigènes ce faisant ; il autorise des activités commerciales vouées a l’échec dans l’une des zones les plus intactes de la forêt amazonienne. »

copyright Alix Dre

L’étape parisienne de la tournée se déroule sur fond d’inquiétude croissante en raison des risques élevés liés aux activités pétrolières dans les zones les plus isolées de la jungle amazonienne. Le gouvernement équatorien a été forcé d’annuler les dernières enchères de concessions pétrolières organisées dans le cadre de la tournée XI en raison du manque d’offres. Outre les obstacles commerciaux, le gouvernement a du dédommager les compagnies ayant acheté les droits d’extraction sur ces blocs mais qui se sont avérées incapables de poursuivre leurs opérations pétrolières en raison de la résistance des populations indigènes. Des sociétés telles que ARCO, ConocoPhillips, Burlington Resources, et CGC (Compa?ia General de Combustibles) ont du abandonner leurs forages dans la zone en question en raison de la résistance en bloc des populations indigènes. Les compagnies intéressées ont jusqu’au mois de mai 2013 pour soumettre leurs offres pour les blocs mis aux enchères.


La Confédération des Nationalités Indigènes de l’Équateur (CONAIE) ainsi que la Confédération des Nationalités Indigènes de l’Amazone (CONFENIAE) sont les acteurs principaux de l’opposition à la plus récente des ventes aux enchères organisées par le gouvernement équatorien. L’ouverture de cette session d’enchères avait déjà été marquée par une forte opposition dès le 28 mai 2012 a Quito, où se sont affrontées communautés indigènes outragées et forces de l’armée, de la police et des groupes de sécurité privée dans les rues de la capitale équatorienne.
La coalition, soutenue par des organisations internationales ainsi qu’un réseau sans cesse croissant de solidarité indigène, exige la suspension immédiate des enchères ainsi qu’une promesse ferme du gouvernement équatorien d’appliquer l'esprit et la lettre de la loi équatorienne, et pour autant de respecter les droits ancestraux des populations indigènes à leurs terres, les droits de l’homme des populations vulnérables ainsi que les droits de la Nature, adoptés dans la Constitution équatorienne.


© Amazon Watch - traduit par Natalija Abrams

Date de l'article : 28/02/2013

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