Belo Monte :
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Le Chef Raoni aux Pays-Bas : « Ce barrage va inonder nos territoires »

Le Chef Raoni aux Pays-Bas : « Ce barrage va inonder nos territoires »

Les Chefs Kayapo Megaron Txucarramae et Raoni Metuktire à l'intérieur du hall d'Arcadis, société néerlandaise, à Amsterdam © Gert-Peter Bruch

Source : Het Parool
Le Chef Raoni dans le quartier d'affaires Zuidas (Amsterdam - Pays-Bas). Le Chef Raoni, du Brésil, est venu protester à la société d'ingénierie Arcadis contre le barrage de Belo Monte construit le long d'un fleuve an Amazonie. Le Chef Raoni a parlé hier avec une entreprise qui participe à la construction d'un barrage qui va rendre la vie impossible à son peuple.

Vous ne pouvez pas vous sentir plus éloigné de la maison qu'un Indien. Entouré par les gratte-ciel, le Chef Raoni se dresse sur la Gustav Mahlerplein. Au coeur de La Zuidas, ses chaussures sont trempées par la neige. Agé de 82 ans, le Chef Kayapo du Brésil est saisi par le froid. Le disque dans sa lèvre inférieure bouge de haut en bas.

Au début, le chef Raoni réagit avec colère. Il nous esquive et son entourage lance « pas de photos, pas de photos! » en anglais. L'assemblée se dirige alors dans le hall d'un immeuble. Son assistant expliquera plus tard pourquoi le chef s'est mis sur la défensive en présence d'un photographe. « Le Chef craint que ces images ne finissent dans les médias brésiliens et que ceux-ci fassent croire qu'il est venu signer un contrat avec la société d'ingénierie Arcadis. » Le chef souligne qu'il est à Amsterdam de sa propre initiative. Il est venu discuter avec Arcadis qui est impliqué dans la construction du barrage sur le fleuve Xingu (affluent du fleuve Amazone) au nord du Brésil. En raison de ce barrage, la survie même du peuple du Chef Raoni est menacée. « Nos vies sont en jeu. Par ailleurs, la construction de ce barrage est en violation directe des droits internationaux des peuples autochtones ».

Une fois à l'intérieur le chef Raoni semble montrer un aimable sourire. Avant qu'il ne pénètre dans l'ascenseur, qui le mènera lui et son équipe au 24ème étage, il enlève son manteau et met sa coiffe de plume.

L'arbre de Noël dans le bâtiment, le revêtement en acier inoxydable de l'ascenseur qui semble tirer le bâtiment comme une fusée, il ne semble pas s'en soucier.

« Nous ne voulons pas la guerre, mais nous vivons de la pêche et de la chasse ».

Dans la salle de réunion il est accueilli par Joost Slooten, directeur de la responsabilité sociale au sein d'Arcadis. Sans aucune hésitation, il se dirige vers la chaise la plus importante de la table. C'est clair : ici se trouve une personne ayant autorité. Il n'y a pas beaucoup de gens considérés comme étant plus solide que lui. Le chef est une personnalité connue et un célèbre champion de la défense des droits des peuples autochtones. Le chanteur Sting a travaillé avec lui et avant son rendez-vous au Zuidas il a rencontré Lilianne Ploumen, la ministre néerlandaise du commerce extérieur et de la coopération au développement. Plus tôt dans la semaine l'Indien a eu une conversation avec le président français François Hollande.

Toute sa vie, le Chef Raoni a lutté pour les droits des Indiens. En 1989, il a fait se lever quelques sourcils quand il a participé à une conférence sur la forêt amazonienne à Altamira, une ville sur les rives du fleuve Xingu. Cela a marqué le début d'un soutien sans cesse croissant pour la préservation de la forêt tropicale et la reconnaissance des personnes qui y vivent. Le sujet du barrage est une affaire en cours au Brésil qui a conduit à plusieurs reprise à des procès. Selon le chef Raoni, des parties conséquentes de la région où sont installés les quelque 10.000 âmes du farouche peuple Kayapo, vont être inondées. Arcadis conteste ceci. Slooten a accepté la réunion parce qu'il aimerait rester en contact avec les Indiens. « Nous sommes une société transparente, donc si les gens veulent nous parler, nous sommes ouverts à la conversation ». Le barrage litigieux de Belo Monte fait partie d'un projet d'une dizaine de barrages sur une longueur d'une centaine de kilomètres. Le but du barrage est de fournir une importante couverture en énergie pour une partie importante du Brésil. La conversation entre l'entrepreneur et l'Indien se poursuit à huis clos. Lorsqu'on lui demande à mi-course de la réunion si la conversation donne quelque résultat, le chef garde le silence. Mais plus tard, alors que la réunion se termine le Chef déclare qu'il a été heureux de converser avec Arcadis, même s'il a conscience qu'il n'a pas grande chance face aux grandes entreprises liées par d'importants intérêts économiques.

Mais le Chef Raoni ne baisse pas les bras. « Nous ne voulons pas la guerre avec l'homme blanc, mais nous ne pouvons pas abandonner notre combat, parce que dans les terres où nous vivons, nous sommes dépendants de la pêche et de la chasse. Le gouvernement brésilien a décidé de construire ce barrage sans notre consentement, mais notre relocalisation n'est pas une option. Nous devons continuer notre lutte. »


© Het Parool - Marc Kruyswijk - traduit de l'anglais par Gert-Peter Bruch

Date de l'article : 07/12/2012

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