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Les leaders indigènes équatoriens et leurs alliés font face au gouvernement au sujet des enchères pétrolières

Les leaders indigènes équatoriens et leurs alliés font face au gouvernement au sujet des enchères pétrolières

Jeune Achuar, Equateur. © Mitch Anderson / Amazon Watch

Source : Amazon Watch
Les leaders amazoniens et leurs alliés internationaux s'unissent à Houston pendant le NAPE. HOUSTON, Texas - Les leaders indigènes de l'Amazonie équatoriale ont défié le gouvernement équatorien pendant le 11eme volet des activées de marketing pour les concessions pétrolières en Amérique au salon « North America prospect export (NAPE) ». Le salon bi-annuel de la prospection pétrolière, où les représentants du gouvernement conduisent des réunions officielles avec les directeurs des sociétés pétrolières et investisseurs, cherchant à vendre aux enchères un vaste pan de la forêt vierge amazonienne.

Les leaders ont été rejoints par des indigènes nord-américains et des associations des droits de l'homme incluant les associations Amazon Watch, Concerned Citizen from the Tar Sands Blockade, Idle No More Gulf Coast and Texas Environmental Justice Advocacy Services (T.E.J.A.S.) dans un effort collectif pour attirer l'attention et lancer un appel au gouvernement équatorien afin qu’il arrête de vendre des concessions pétrolières qui menacent de destruction la forêt tropicale et les autochtones.

Jaime Vargas a indiqué "Nous sommes venus ici pour dire au gouvernement et aux sociétés que ces terres ne sont pas à vendre". "Toute activités de forage sur nos terres rencontrera une féroce résistance. Nous avons vu l'impact de l'extraction de pétrole en Équateur, le monde et nous-même savons que cela a seulement eu pour effet contamination, pauvreté, et destruction culturelle. Nous défendrons nos terres sacrées et notre culture comme nous l'avons fait depuis des millénaires".

Le gouvernement équatorien a lancé le dernier volet de leur tournée d'enchères, prévue pour coïncider avec le NAPE. Par conséquent, hier, le groupe a attiré l'attention international en protestant devant l'hôtel westin oaks Houston. Ils se sont par la suite confrontés au gouvernement pendant une session d'information tenue par le gouvernement, et dans un hôtel où des réunions privées était tenues avec les directeurs des sociétés pétrolières et investisseurs.

Le ministre équatorien des hydrocarbures, le comité pour les appels d'offre d'hydrocarbures, et la société pétrolière public Petroamazonas ont pour projet de vendre 16 parcelles amazoniennes, qui couvrent à peu près dix millions d’hectares de forêt vierge et des terres indigènes dans le sud-est de l'Amazonie équatoriale. 7 différentes ethnies indigènes vivent dans cette zone : les Shuar, Achuar, Kichwa, Shiwiar, Andoa, Waorani et Sápara. Pour aucune de ces parcelles, Petroecuador n’a respecté la charte « consentement libre, préalable et éclairé » (Free, Prior and Informed Consent FPIC), une charte des droits de l’homme reconnue internationalement qui protège les droits des communautés indigènes dont les vies et les terres sont affectées par d’importants projets tels que les forages pétroliers. Ceci est une violation directe de la Cour d’Inter-Américaine des Droits de l'Homme qui a statué en faveur de la communauté Kichwa de Sarayaku, que le gouvernement doit consulter les communautés indigènes pour des opérations pétrolières et indemniser les communautés pour les dommages physiques et moraux causés.

Kevin Koenig, coordinateur du programme pour l'Équateur de l'association Amazon Watch, a indiqué, "le gouvernement équatorien est en train de tromper les investisseurs". Ces parcelles sont les plus controversées en Équateur, et il y a déjà une longue liste de sociétés qui ont essayé de forer et qui ont échoué. Le manque de considération flagrant de la part du gouvernement pour les droits de l'homme de ces communautés n'est pas seulement illégal, mais c'est aussi un désastre assuré pour les sociétés qui essaient de forer dans des parties de l'Amazonie les plus pures.

La confédération des ethnies indigènes de l'Équateur (Confederation of Indigenous Nationalities of Ecuador (CONAIE)) et la confédération des ethnies indigènes de l’Amazonie (Confederation of Amazonian Indigenous Nationalities (CONFENIAE)) mènent l'opposition contre la nouvelle enchère pétrolière. L'ouverture du 11eme tour de l'enchère a rencontré une féroce résistance le 28 novembre à Quito en Équateur, où des communautés scandalisées ont fait face dans les rues aux militaires, police et forces de sécurité privées.

La coalition, soutenue par des organisations internationales et un réseau grandissant de solidarité pour les indigènes, appelle à un arrêt immédiat de la des enchères et un engagement ferme du gouvernement équatorien qu'il respectera à la lettre les lois équatoriennes et le droit des indigènes à leurs terres, les droits de l’homme pour les personnes isolées et vulnérables et les droits de la nature, qui ont été adoptés dans la constitution.

Cette tournée dans un contexte d'augmentation de l'inquiétude des investisseurs sur les risques importants d’une activité pétrolière dans les zones reculées de l’Amazonie. Le gouvernement n’a reçu aucune offre, et par conséquent a été forcé de renoncer au précédent volet d’enchères pétrolières, lequel incluait toutes les parcelles de ce 11eme volet. De plus, l’aspect économique est décourageant du fait que l’Équateur a dû verser des indemnités aux sociétés qui avaient précédemment obtenu des droits sur les parcelles qui n’ont pas pu être exploitées à cause de la résistance des communautés locales.

Plusieurs sociétés, dont ARCO, ConocoPhillips, Burlington Resources, et CGC (Compania General de Combustibles) ont essayé de forer dans des zones controversées mais ont été forcées d’annuler face à l’unité de l’opposition des indigènes. Les sociétés intéressées ont jusqu’à mai 2013 pour faire une offre pour les parcelles à vendre.

Jaime Vargas. Président de l’association « Achuar Nationality of Ecuador », et Narcisa Mashienta, leader de la communauté de « Shuar Nationality of Ecuador » seront à Houston jusqu’à jeudi. Le groupe avait des tickets pour le salon et avait prévu de se rendre aux conférences officielles du NAPE mais ils se sont vus refuser l’entrée.

Ces actions tout au long de la semaine sont un reflet de l’alliance grandissante des communautés au Canada, dans le Golfe du Mexique, et en Amazonie unis qui font front commun sur les questions de défense de leurs terres, vies, et cultures.


© Amazon Watch - 5 février 2013 / traduction Yvan Guelton

 


 

Lettre ouverte de la confédération des communautés indigènes de l’Amazonie équatorienne aux compagnies publiques et privées ayant l’intention de participer à la "ronda suroreinte"

 
La Confédération des Communautés Indigènes de l’Amazonie Équatorienne (CONFENIAE) et leurs associés, l’Achuar Nationality of Ecuador (NAE), le Shiwiar Nationality of Ecuador (NASHIE), le Sapara Nation of Ecuador (NASE), le Shuar Nation of Ecuador (NASHE), le Ancestral People of Huito, le Aboriginal Kichwa People of Sarayaku-TAY JASARUTA, le Waorani Women’s Association of Ecuador (AMWAE), le Interprovincial Federation of Shuar Centers (FICSH), and le Federation of the Shuar Nation of Pastaza (FENASHP), expriment leur profond rejet du processus commercial international appelé XI Oil Round, ou encore “Ronda Suroriente”. Ce processus aura des conséquences néfastes sur nos territoires ancestraux de Pastaza et des provinces de Morona Santiago.

Dans de nombreuses précédentes déclarations, nos membres ont demandé l’annulation de la tenue du Round XI étant donné qu’il est une violation de nos droits collectifs entérinés par la Constitution de l’Équateur et les Traités Internationaux sur les Droits de l’Homme. Nous demandons que les compagnies pétrolières publiques et privées ne participent PAS au processus de vente aux enchères qui viole de façon systématique les droits de sept communautés indigènes en mettant en œuvre des projets pétroliers sur leurs territoires ancestraux.

La “socialisation” des communautés qui a été effectuée par le gouvernement, et qu’ils ont essayé de faire passer pour une Consultation Préalable des communautés et peuples indigènes, va à l’encontre des standards internationaux. Ils les privent de leurs droits à un consentement libre, préalable et informé en accord avec le décret de la Cour Internationale des Droits de l’Homme décidé suite au “Sarayaku Case”; auquel, jusqu’à ce jour, le gouvernement a failli à se plier. Ceci démontre, qu’à nouveau, les projets pétroliers ne respectent pas et ne respecteront pas les droits des communautés indigènes. L’histoire se répète.

Les organismes internationaux de protection des droits de l’homme, dont le Comité des Droits Économiques et Sociaux, ont reconnu que nos droits ont été bafoués. Ils ont insisté pour que l’État “conduise des consultations qui doivent inclure la libre expression d’un accord ou d’un rejet préalable au projet, ainsi que l’espace et le temps nécessaires à la réflexion et au processus de décision étant donné que ces mesures sont l’assurance de la sauvegarde de l’intégrité et la réparation culturelles”. En outre, le Comité recommande “...la suspension du Décret 1247 de 2012, et en son lieu et place, la mise en œuvre de mesures législatives avec le concours des peuples indigènes afin de prévoir la consultation préalable à la législation, quand elle s’applique.”1


Nous faisons tous appel à la communauté nationale et internationale en leur demandant de rester vigilants et de montrer leur solidarité envers les peuples et communauté indigènes de l’Amazonie équatoriale qui demandent le respect de leur vision cosmique, qui repose sur la conservation des forêts tropicales. Elles constituent notre lieu de vie qui est gravement menacé par le projets pétroliers du 11ième « Oil Round ».

Cordialement,

Franco Viteri, President the Confederation of Indigenous Nationalities of the Ecuadorian Amazon (CONFENIAE)
Jaime Vargas, President of the Achuar Nationality of Ecuador (NAE)
Fernando Santi, President of the Shiwiar Nationality of Ecuador (NASHIE)
Manari Ushigua, President of the Binational Sapara Federation of Ecuador – Perú (FEBZEP),
Manuel Maiche, President of the Shuar Nation of Ecuador (NASHE)
Darío Jaramillo, President of the Ancestral People of Huito
José Gualinga, President del Aboriginal Kichwa People of Sarayaku
Manuela Ima, President Waorani Women’s Association of Ecuador (AMWAE)
Francisco Shiki, President of the Interprovincial Federation of Shuar Centers (FICSH)
Cristóbal Jimpikit, Federation of the Shuar Nation of Pastaza (FENASHP)

 

1 : Observations conclusives du Comité au sujet du troisième raport de l'Équateur, approuvé par le Comité des Droits Économique, Social et Culturels, en sa quarante-neuvième session (du 14 au 30 novembre 2012)

Date de l'article : 18/02/2013

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