Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

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10 décembre 2012 - Le chef Raoni à Genève

10 décembre 2012 - Le chef Raoni à Genève

© oneaction

Source : oneaction.ch
Lundi 10 décembre 2012, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, OneAction était présente à la conférence de presse qu’ont tenue à Genève les Chefs Kayapo Raoni, Megaron et Bemoro Metuktire. Ces dirigeants autochtones ont exprimé le besoin urgent d’arrêter l’invasion industrielle dans le bassin de l’Amazone, symbolisée entre autres par la construction du barrage très controversé de Belo Monte. Ils effectuent une tournée de trois semaines en Europe, lancée dans le cadre de la campagne « Urgence Amazonie » qui a pour but de solliciter l’aide de la communauté internationale.

Il s’agit avant tout d’empêcher la destruction de leur territoire indigène et ainsi garantir leur droit de conserver leur mode de vie traditionnel.

Le chef Raoni était venu une première fois à Genève dans les années 80 afin de défendre sa tribu contre les grandes compagnies qui menaçaient déjà de détruire le territoire Kayapo. Aujourd’hui encore, à l’âge de 82 ans, il poursuit le même combat avec persévérance. Si le barrage de Belo Monte est réalisé comme prévu, il deviendra le troisième plus grand au monde, détournera 80% des eaux de la rivière Xingu et inondera près de 700 km² de terres en grande partie couvertes de forêts. Cela entraînerait des sécheresses et une diminution massive des ressources naturelles, ce qui affecterait directement les Kayapos ainsi que de nombreux autres groupes autochtones. Dans l’élaboration de ce projet, le Tribunal régional fédéral de la première région a même reconnu que le gouvernement brésilien n’a pas respecté le droit des autochtones à être préalablement consultés. Malgré la législation dédiée à la protection de ces derniers – notamment la Constitution brésilienne de 1988, la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail et dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, – le gouvernement viole de manière flagrante les normes protégeant les Kayapo. De plus, ces derniers doivent désormais faire face au Programme d’Accélération de la Croissance, au Décret 303 et au Projet de Loi n° 1610 qui, ensemble, menacent d’ouvrir les territoires indigènes à l’exploitation des matières premières, à la réalisation de barrages, et à la libre circulation de personnes.

Lors de la conférence de presse, le chef Megaron Metuktire a dévoilé la violence croissante des forces de l’ordre brésiliennes envers les femmes et les enfants Kayapo, et a mentionné les assassinats de deux journalistes qui documentaient la déforestation illégale sur leurs terres. De nombreux membres d’autres tribus voisines qui ont déjà été expulsés par les exploitants industriels et se sont malheureusement suicidés en désespoir de cause. Le peuple Kayapo figure parmi les nombreuses tribus qui seraient dévastées par l’expansion industrielle dans le bassin de l’Amazone ; hélas, ces dernières éprouvent de grandes difficultés à s’unir efficacement dans la lutte, en raison notamment d’un manque de ressources. En dépit de cela, et grâce à l’aide significative de plusieurs ONG au fil des ans, la tribu Kayapo a réussi à rallier le public à la cause de ces peuples et à en devenir le porte-drapeau.

À la lumière des enjeux de la région et des pressions qui en découlent, Gert-Peter Bruch, représentant de l’association Planète Amazone, a indiqué trois principaux moyens d’action afin de protéger le bassin de l’Amazone et ses tribus autochtones. Tout d’abord, la poursuite par les ONG des efforts de lobbying auprès des gouvernements et des entreprises ; ensuite, la sensibilisation du public aux enjeux amazoniens ainsi qu’à la lutte admirable que mène le chef Raoni et, enfin, et c’est peut-être plus important encore, la nécessité d’un véritable changement dans le système actuel de consommation. Planète Amazone demande à chaque individu de devenir un consommateur conscient et responsable afin de ne pas soutenir les industries qui sont directement responsables de la destruction de l’Amazonie, en particulier celles qui se spécialisent dans la production de viande bovine, de cuir ou de soja.

Le directeur de OneAction, Jan Isler, et la coordinatrice des projets environnementaux, Christelle Siohan, ont pu s’entretenir avec les quatre membres de la tribu Kayapo. Au nom de OneAction, nous avons offert au chef Raoni une écharpe tibétaine en symbole de paix, ainsi qu’une lettre de soutien. Malgré la détresse profonde que nous ressentons pour les Kayapo dans leur combat, le puissant message de l’infatigable chef Raoni nous a donné des ailes afin de continuer à développer nos projets Keep it Green visant à protéger l’Amazonie et les forêts d’Amérique du Sud.


© oneaction.ch : article original

OneAction with Cacique Bemoro

Jan and Raoni

Date de l'article : 11/12/2012

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