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La présidente brésilienne cherche à Paris un allié contre l'austérité

La présidente brésilienne cherche à Paris un allié contre l'austérité

La présidente du Brésil, Dilma Roussef, le 4 octobre 2011, à Bruxelles. | REUTERS/YVES HERMAN

Source : Le Monde
C'est à Paris que Dilma Rousseff a choisi d'effectuer, mardi 11 décembre, son deuxième déplacement en quinze jours en Europe, après sa participation, le 17 novembre, au sommet ibéro-américain, en Espagne. Au-delà du symbole, cette visite de deux jours présente un enjeu immédiat pour les relations franco-brésiliennes.

La présidente du Brésil tentera de souder des liens "plus fermes", selon l'expression d'un diplomate à Brasilia, avec son homologue français, dans le cadre d'un front élargi contre la politique d'austérité imposée par Berlin et les marchés au sein de l'Union européenne.

Comme François Hollande, la présidente Dilma Rousseff porte le mot "croissance" en étendard, mais d'une manière autrement plus démonstrative. Déjà en novembre 2011, au cours d'une visite à Bruxelles, elle avait clairement expliqué qu'"adopter des ajustements fiscaux récessifs ne suffit pas". Des propos réitérés, avec encore plus de vigueur, lors de son passage récent en Espagne.

Devant les responsables politiques de la péninsule Ibérique, elle a critiqué l'Allemagne, sans la nommer, pour avoir imposé à ses voisins des solutions "inadéquates pour résoudre la crise ", conduisant à "un appauvrissement des classes moyennes et à une possible récession brutale". Au point d'être comparée à une "anti-Merkel", en référence à la chancelière allemande, par certains journaux brésiliens.

AXE ANTIRIGUEUR

Sur le papier, Paris et Brasilia ont de bons arguments à faire valoir pour un rapprochement. D'autant que François Hollande et Dilma Rousseff ont ce point commun d'être férus de questions économiques, certes sans flamboyance, mais avec opiniâtreté. Tous deux partagent également un style diplomatique plus feutré que leurs prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva.

Pourtant, l'axe antirigueur souhaité par la présidente brésilienne n'a pas encore porté ses fruits. Selon plusieurs commentateurs, Mme Rousseff s'attendait à ce que M. Hollande soit le fer de lance d'une autre politique économique européenne. Elle aurait été déçue par un manque de vigueur sur la scène européenne et une trop faible capacité de résistance face à la Angela Merkel.

La première rencontre entre les deux chefs d'Etat lors du sommet Rio + 20, en juin, avait été chaleureuse mais brève. Certaines initiatives comme la création d'une Banque publique d'investissement (BPI), en octobre, par le gouvernement français, ont été jugées comme un pas positif à Brasilia, même si trop limitées sur le plan du financement.

 

François Hollande reçoit Raoni Metuktire, chef de la tribu des Kayapos, établie au Brésil, le 29 novembre à L'Elysée.
François Hollande reçoit Raoni Metuktire, chef de la tribu des Kayapos, établie au Brésil, le 29 novembre à L'Elysée. | AFP/BERTRAND LANGLOIS


En outre, la rencontre entre M. Hollande et le chef indien Raoni, le 21 novembre, conclue par un communiqué élyséen critiquant, à mots couverts, le manque de dialogue entre les autorités brésiliennes et les populations indigènes affectées par la construction de barrages, a pris le risque de brouiller l'image du président français. "C'est un peu comme si Dilma recevait un opposant de Notre-Dame-des-Landes", avance un diplomate français au Brésil. La présidente avait été, en tant que ministre de l'énergie du gouvernement Lula, en première ligne pour démarrer les chantiers hydroélectriques.

Au-delà de ces différences, le volontarisme de Mme Rousseff connaît à son tour des forces contraires. Après dix ans de croissance et de conditions globalement favorables, le Brésil subit un net ralentissement de son économie. Les chiffres de croissance du troisième trimestre affichent une hausse modeste de 0,6 %, moitié moins que les prévisions des économistes. La sixième puissance mondiale viserait désormais une croissance autour de 1 % pour 2012. Un défi délicat pour Dilma Rousseff, qui n'a eu cesse de stimuler la croissance par des plans colossaux de relances et d'investissements publics.

"TERRAINS D'ENTENTE"

"Au vu de la situation mondiale et des visions communes des deux dirigeants, nous allons nous efforcer d'explorer tous les terrains d'entente en matière de politique économique", précise un proche de la présidente. Un premier rendez-vous public aura lieu mardi 11 décembre, lors duquel Dilma Rousseff et François Hollande ouvriront un "Forum du progrès social", organisé par l'Institut Lula et la Fondation Jean-Jaurès.

Mercredi, la présidente se rendra au Medef pour relancer le partenariat "stratégique" prôné par Jacques Chirac en 2006 lors d'une visite au Brésil. L'idée étant de créer des mécanismes de discussions en matière de finance, de technologie et de défense.


©Le Monde : lien vers l'article original 

Date de l'article : 10/12/2012

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