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Mayalú Txucarramãe, une magnifique guerrière : interview de la petite-fille du cacique RAONI

Mayalú Txucarramãe, une magnifique guerrière : interview de la petite-fille du cacique RAONI

MayLu Txucarramãe avec son célèbre grand-père, le Cacique Raoni Metuktire, lors du Sommet de Rio+ 20, juin 2012.

En août dernier nous inaugurions une série de portraits intitulée "la relève du Cacique RAONI" avec Mayalú Txucarramãe, fondatrice du Mouvement de la jeunesse Mebengokrê (nom que se donnent eux-mêmes les Kayapos). Mayalú est la fille de Megaron, le successur désigné de Raoni, qui était à ses côtés lors de son récent voyage en Europe. Bien qu'étant sa peite-nièce, dans la tradition kayapo Mayalú est l'une des petites filles du Cacique Raoni, qui reste une inspiration pour elle et pour son peuple. Son portrait ayant remporté un franc succès et ses activités de militante lui ayant permis de gagner le respect de tous, nous avons tenu a publier la traduction d'une interview dont nous ne sommes pourtant pas à l'intiative. Celle-ci à été réalisée par Tereza Amaral et nous vous la livrons telle-quelle.

Une magnifique guerrière - Par Tereza Amaral

Parmi les successeurs du chef Raoni, le symbole de la défense de l'Amazonie, il y a une femme. Il s'agit de sa petite-fille Mayalú Txucarramãe, fille du successeur immédiat le chef Megaron.
La jeune Mayalú, âgée de 25 ans, est issue des éthnies Kayapó Mebengokrê et Waurá, toutes deux du Haut Xingu. Bien qu'elle maîtrise les nouvelles technologies, la jeune guerrière défend activement la tradition des ancêtres. C'est elle qui a conceptualisé le Mouvement des Jeunes Mebengogrê Nye qui regroupe des jeunes indigène de 15 à 25 ans. Cette interview de Amazonia em Foco (AF) nous rapporte une conversation faite par email :


Quel est l'objectif du mouvement de la jeunesse Mebengokrê, que vous avez créé ?

Nous nous sommes unis avec un seul objectif : continuer la lutte de nos pères, grands-pères et ancêtres avec les nouveaux outils de plus en plus modernes.


Quelles sont vos perspectives au vu de ce moment difficile causé par la politique indigèniste au Brésil ?

J'espère seulement que soient respectés nos droits et que pour l'amour de tout ce qui est sacré, ce gouvernement nous voit, mais qu'il nous voit pour ce que nous sommes et qu'il cherche à réellement nous aider.


Combien d'éthnies et lesquelles participent ?

Pour le moment nous avons deux éthnies participantes qui sont les Kayapó et les Juruna. Il y a aussi des non-indigènes qui travaillent avec l'Institut Raoni, et des collègues qui ont appris à nous connaître et à respecter notre culture et qui tiennent à nous accompagner.


Avez-vous un siège social ?

Non, il n'y en a pas, et personnellement, je ne souhaite pas qu'il y en ait car nous avons l'Institut Raoni qui nous donne entière liberté pour utiliser l'espace pour nos réunions. Pour moi, peu importe le lieu où nous nous rencontrons, l'important est que nous soyons ensemble toujours. Une autre chose importante est de fortifier l'Institut Raoni car c'est par lui que nous travaillons pour garantir nos droits.


Comment vivez-vous le fait d'être jeune et d'avoir ce poids de la responsabilité future de mener votre peuple ?

Je crois que mener est un mot très fort, je préfère utiliser le mot aider. Je ne veux qu'aider mon peuple, jusqu'où ils le voudra. Cette question est difficile car ça ne dépend pas de moi, mais de lui.


Nous assistons à l'utilisation des réseaux sociaux qui mettent en lumière les problèmes, comme c'est le cas des Guarani Kaiowá qui s'est fait connaître de la population. Comment voyez-vous cela ?

Je vois que la plus grande partie de la population ne sait rien des Indiens. Nous tous, Indiens, nous affrontons les mêmes problèmes, mais je crois qu'il se passe que tout le monde a oublié comment être juste et solidaire, tout ça à cause du consumérisme. Alors tout le monde ferme les yeux pour faire semblant que rien ne se passe. Nous apprenons à utiliser internet pour attirer l'attention des gens qui un jour vont nous entendre, comme cela s'est produit avec nos parents Guarani Kaiowá. Ça a été un travail d'équipe où tout le monde s'est mobilisé pour aider.

Parlons du contexte familial. Comment est le Cacique Raoni comme grand-père ?

Comme mes parents sont d'éthnies différentes, je n'ai pas eu l'occasion de vivre avec mon grand-père Raoni pendant mon enfance. J'ai beaucoup été en ville en raison du travail de mon père, de mes études, et pendant les vacances scolaires j'allais dans le village de ma mère. Mon grand-père maternel était merveilleux, hors du commun lui aussi. Aujourd'hui, j'ai un plus grand contact avec le grand Raoni, et je constate qu'il a le même style que mon grand-père maternel. Et il est Raoni n'est-ce pas ? Je le vois très attentif et tendre avec ses petits enfants et il ne mesure aucun effort pour aider. Il est sensationel.

 

Une curiosité qui doit intriguer tout le monde. Vous circulez dans deux mondes, dans les métropoles et dans les villages, comment vous situez-vous dans cela ?

Avant, je me sentais confuse. Plus maintenant... je sais ce que je veux et je sais qui je suis. Mais je suis humaine et souvent j'ai des doutes et des inquiétudes.


Combien de frères et soeurs avez-vous et quelle est votre relation avec le chef Megaron ?

En tout, nous sommes 9 et nous avons de bonnes relations. J'ai 4 frères qui sont de même père et mère, et comme nous avons grandi ensemble nous avons une relation merveilleuse de tendresse et d'attention. Bien sûr avec aussi tous les problèmes que n'importe quelle famille a.


Et en ce qui concerne les relations avec d'autres. Vous pouvez sortir avec des jeunes hommes non-indigènes ?

Notre peuple n'accepte pas ça.


Traduction : Chico Libri

Date de l'article : 31/12/2012

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