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Nouveaux projets de barrages au cœur de l’Amazonie.

Le gouvernement brésilien espère que ces nouveaux barrages, combinés à six autres déjà en construction, pourront générer une puissance de 38 000 mégawatts, soit près de la moitié de la puissance générée (78 900 MW) par les 201 stations de production électrique actuelles au Brésil.

Deux de ces barrages fonctionnent déjà : le barrage Estreito sur la rivière Tocantins et celui de Santo Antonio sur la rivière Madeira, le plus gros affluent du fleuve Amazone.

Le financement de la moitié des projets, environ 78 milliards de reais (29.8 milliards €) doit provenir du Programme d’Accélération de la Croissance (PAC) du gouvernement. Ensemble, les usines en projet ou en construction  augmenteraient de 54%  la capacité énergétique  du Brésil.

Les opposants s'inquiètent toutefois que sept des nouveaux projets doivent s'élever dans des sites extrêmement sensibles d’Amazonie, y compris une série de sept barrages prévus sur les rivières Aripuanã et Roosevelt qui affecterait gravement une région réputée pour exiger « un très haut niveau de protection et de conservation ».

Le projet aurait aussi des conséquences majeures sur les terres indigènes: les réservoirs des deux plus grands barrages doivent en effet noyer une surface équivalente à l’agglomération de São Paulo.

"Nous planifions les projets avec le plus grand soin et cherchons à minimiser les impacts que la construction des barrages pourraient causer’’. Le secrétaire à l’Energie et au Développement, Altino Ventura se veut rassurant. Selon lui, le bassin amazonien devrait fournir environ la moitié des nouvelles sources d'énergie d’ici 2020.

Mais d’autres voix s'élèvent, dont celle de João Gilberto Lotufo, directeur de l’agence nationale de l’eau (Agência National des Águas, ANA) pour dire que le Brésil devrait cesser de s’excuser de ses actes et se focaliser sur la satisfaction de  ses futurs besoins en énergie.

Le gouvernement local de Manaus, capitale de l’état d’Amazonie, conscient de l’impact écologique  des projets sur la région et ses communautés, veut  que Brasilia envisage d’autres solutions, comme l’énergie solaire.

Ces nouvelles arrivent alors que les militants écologistes qui avaient célébré  l’arrêt de la construction du très controversé barrage de Belo Monte ont rapidement déchanté lorsque les travaux ont obtenu l’autorisation de reprendre.

Des biologistes ont déclaré que le Brésil devrait étudier sans délais d'autres solutions pour ne pas avoir à déplorer plus tard des pertes irremplaçables pour les écosystèmes uniques  du bassin amazonien. Christian Poirier,  qui représente l'ONG ‘’Amazon Watch’’ au Brésil, a eu des mots très durs pour les projets du gouvernement :

"Le gouvernement du Brésil, tout à ses téméraires projets de barrages sur les affluents sauvages de l’Amazone, démontre un inquiétant niveau d’autoritarisme : il piétine les droits humains sans donner le moindre semblant de garanties pour l'avenir de l’environnement’’ a-t-il déclaré au Rio Times.

"L’hyper dépendance du gouvernement brésilien à l’énergie hydroélectrique provoque des dégâts humains et écologiques inestimables en Amazonie’’ conclue-t-il.

La meilleure solution pour le développement économique du Brésil, sans  dégâts pour l’Amazonie, selon Mr. Poirier, consiste à passer de la production centralisée à de plus petites unités de production d’énergies renouvelables, proches des utilisateurs; par le soutien des investissements dans le solaire et l'éolien,  et l'augmentation de l'efficacité des installations existantes à l’aide de technologie intelligente.

La centrale électrique la plus importante du Brésil se trouve à Itaipu, à la frontière avec le Paraguay et génère14 000 mégawatts. C'est aujourd'hui la plus puissante du type dans le monde. Mais le barrage des Trois Gorges sur la rivière Yangtze, en Chine, devrait bientôt la surclasser.

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© riotimesonline.com / traduction : Didier Torello