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Pérou : le gouvernement va vérifier la contamination par le pétrole de territoires indigènes, les représentants Quechua réclament la transparence

Pérou : le gouvernement va vérifier la contamination par le pétrole de territoires indigènes, les représentants Quechua réclament la transparence

Contamination au pétrole de territoires indigènes par la compagnie argentine PlusPetrol

Source : alianzaarkana.org
Le Gouvernement Ré
gional du Loreto situé dans la partie nord de la forêt amazonienne péruvienne vient de tracer les grandes lignes d'un projet visant à faire vérifier la contamination par les compagnies pétrolières de la tristement célèbre zone 1AB par des organismes indépendants, ce qui constitue une première; cette initiative fait suite à la mobilisation des communautés Quechua du fleuve Pastaza pour obliger le gouvernement péruvien à entamer des pourparlers.

Ces tests sans précédent (dont les premiers démarreraient dès la mi-septembre dans le fleuve Pastaza) seront effectués sur les poissons, l'eau, ,le sol et les sédiments sur plus de cinquante sites dans les bassins hydrographiques des fleuves Pastaza, Tigre et Corrientes; ils représentent une victoire essentielle pour les groupes autochtones de l’Amazonie péruvienne, qui depuis des décennies dénoncent l'empoisonnement de leur eau, de leurs ressources alimentaires et de leurs terrains forestiers par les déchets, fuites et déversements de ces compagnies pétrolières.

Il s'agit également d'une responsabilité de premier plan pour le gouvernement et l'industrie pétrolière péruvienne qui est en plein essor.

A Iquito, la semaine dernière, Wilfred Panduro Cardenas, directeur du Loreto pour l'Environnement et les Ressources Naturelles, a déclaré aux responsables indigènes que les résultats inquiétants des premières études effectuées sur le Pastaza et le Corrientes pourraient entraîner la déclaration de l’ état d'urgence, ce qui conduirait à une enquête plus approfondie et obligerait le gouvernement central à envoyer dans la région des aides médicales, économiques et autres.

L’état d'urgence pourrait également remettre en cause l’industrialisation au moment même où de nombreux nouveaux venus internationaux accélèrent l'exploitation des hydrocarbures, espérant doubler la production pétrolière du Pérou dans les cinq années à venir.

Les responsables indigènes déclarent qu'ils espèrent que ceci forcerait l'entreprise de forage pétrolière Argentine PlusPetrol à verser des indemnisations pour les dommages causés et à nettoyer une région qui a été dévastée par une industrie pétrolière libre de toute entrave depuis plus de 40 ans.

La contamination du Loreto a commencé avec l'entreprise de forage américaine Occidental Petroleum en 1971 et a continué avec la compagnie Argentine PlusPetrol après qu'elle ait repris le bail de cette zone en 2000. Les protestations massives des Achuar et autres groupes indigènes dans le bassin du Corrientes en 2006 ont obligé PlusPetrol à modifier ses pires pratiques (le rejet des eaux de production toxiques) mais la contamination continue.

Afin de garantir la légitimité des tests, les chefs indigènes et leurs équipes d'avocats poussent les responsables gouvernementaux à y associer leurs propres contrôleurs autochtones, qui seraient accompagnés d’experts internationaux et de représentants des compagnies. Ils disent craindre que des erreurs ou des manipulations contribuent, par un effet pervers, à exonérer les compagnies de décennies d'actes répréhensibles.

"Nous avons déjà vu cela se produire sur le Corrientes", a déclaré Jorge Tacuri, procureur pour le Programme de Défense des Droits des Indigènes, qui représente FEDIQUEP, la Fédération Indigène des Quechua du Pastaza, entre autres fédérations.

"Ils ont effectué des tests sur leurs propres sites, pas là où les membres de la communauté savaient que se trouvait le pétrole", a-t-il raconté le 16 août à Cardenas, le leader de l'environnement. "Ils ont ensuite déclaré qu'il n'y avait aucune contamination."

"Nous ne laisserons pas la même chose se reproduire cette fois-ci", a affirmé Tacuri.

Le gouvernement central péruvien a seulement accepté d'examiner enfin les résultats de quarante années de contamination après la mobilisation, en juin, de près de 500 villageois Quechua vivant en amont et en aval du Pastaza dans la communauté d’ Alianza Topal.

Cette manifestation historique qui a duré une semaine, a été organisée par le présent de la FEDIQUEP, Aurelio Chino Dahua lorsqu'une délégation du Congrès péruvien a brusquement annulé un voyage qui était prévu pour mener une enquête ; elle a abouti à l'arrivée de ministres de premier plan du gouvernement central, qui ont signé une liste d'engagements pour éviter un conflit plus important. Ces négociations ont débouché sur un accord historique, l’Acta de Alianza Topal, qui promet un ensemble de services et d'assistance ainsi que l'enquête environnementale.

Au cours de réunions tenues la semaine dernière, dont l'apparente sincérité a surpris certains des plus sceptiques parmi les chefs autochtones, les responsables de l'agence GOREL ont rendu compte des progrès réalisés : la construction de nouvelles cliniques, l'embauche de nouveaux enseignants, un collège et la livraison de toitures en tôle ondulée dans des villages ne sont que quelques exemples des avantages obtenus.

Tandis qu'à l'extérieur de la Zone 1AB, des tests seront également menés dans des endroits du fleuve Maranon contaminés par PlusPetrol.

Les négociations quant aux litiges portant sur la sélection des sites à tester pour les quatre fleuves se poursuivent à Iquitos cette semaine.


© alianzaarkana.org

Date de l'article : 13/09/2012

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