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La Funai confirme une attaque lors d’une occupation indigène et demande de l’aide à la présidence de la république

La Funai confirme une attaque lors d’une occupation indigène et demande de l’aide à la présidence de la république

Source : frentedeacaopro-xingu.blogspot.com.br
La Funai (Fondation Nationale de l’Indien) de Ponta Porã a confirmé ce lundi 10 septembre 2012 que des hommes armés ont attaqué le campement indigène Arroyo Corá, dans le sud du Mato Grosso do Sul, le vendredid 7 août.  Ils ont détruit le campement et ont effectué des tirs d’armes à feu contre les Indiens. La présidence de la FUNAI demande le soutien de la présidence de la république afin que des mesures soient prises.

Selon la Funai, la force nationale a trouvé dans le campement  un groupe de “fazendeiros” qui se sont dispersés. L’un d’eux a été interpelé mais ne fut pas arrêté car il n’était pas en possession d’arme à ce moment. Ce lundi 10, une nouvelle attaque a eut lieu le matin et a duré jusqu’au début de l’après midi.
La Funai a déclaré avoir émis une demande officielle de soutien à la force nationale pour la région, mais n’a pas obtenu de réponse. Un fonctionnaire sera envoyé seul dans la région  depuis Tacuru et doit arriver ce lundi pour obtenir des informations sur les bléssés et accompagner la situation dans le campement.

Le service de communication de la police fédérale a informé que le commissariat de Ponta Porã est en grève, ce qui rend difficile l’accès à la région.

Les Indiens Guarani-Kaiowá occupent depuis le 10 août une zone déclarée terre indigène dans la municipalité de Paranhos, à 477 km de Campo Grande.

Selon des Indiens qui se trouvent dans la tekohá (lieu de vie dans l’idiome natif) Arroyo Corá, une dizaine d’hommes dans une camionette et deux à cheval se seraient approchés du groupe en tirant en l’air.

 

« Fazendeiro » connu

Les indigènes ont fuit dans la forêt jusqu’à la fin des tirs. Selon des informations de la Funai, le groupe a été abordé par les hommes de la force nationale et agissait sous le commandement d’un « fazendeiro » connu dans la région.

Le nom cité par les Indiens  est le même que celui qui avait été cité par de nombreuses personnes interrogées il y a quelques semaines à Paranhos. Le « fazendeiro »  est un des producteurs ruraux les plus révoltés par la “reprise des terres”, expression utilisée par les Indiens pour leur mouvement. « Il y a un ’fazendeiro’ connu dans la région qui dit à tout le monde : je peux partir et laisser faire les ‘bougres’, mais dès que ça se calmera, je laverai cette terre avec du sang » raconte l’un des producteurs.

Il faisait justement référence à ce “fazendeiro”  désigné par les Indiens comme le chef de l’attaque du vendredi 7 août. Ce propriétaire rural, recherché par l’équipe de reportage, n’a pas été localisé à Paranhos.
Les « pistoleiros » auraient menacé de mort les Indiens de Arroyo Corá  dans le cas où ils n’abandonneraient pas la “reprise des terres”.

 

Deuxième attaque

Les Guaranis occupent une zone où sont installées des fermes et affirment que de nouvelles “reprises” auront lieu en signe de protestation contre l’ordonnance 303 de l’AGU (Advocacia geral da União – organisme chargé du conseil juridique et de la défense des intérêts du gouvernement), qui remettrait en question 90% des démarcations de terres dans le Mato Grosso do Sul, selon la Famasul (Fédération de l’Agriculture du Mato Grosso do Sul).

Le 10 août, un groupe d’environ 200 Indiens, dont des femmes et des enfants, a occupé la fazenda Campina située dans le tekohá Arroyo Corá. Il y a eu des tirs d’arme à feu et les Guaranis disent qu’un homme d’à peu près 50 ans, identifié comme Eduardo Pires, est disparu depuis.

Ils considérent aussi la mort d’un bébé comme la conséquence de cette attaque. Bien que le certificat de décès indique des causes naturelles pour la mort de la fillette, Beatriz Centurião, de 20 ans, raconte qu’elle s’est déséquilibrée lors de la fuite pour se protéger des tirs et que sa fille de seulement neuf mois a été bléssée. La fillette a été enterrée à Arroyo Corá.

La Funai a confirmé la confrontation. Des fonctionnaires de cet organisme se sont rendus sur les lieux accompagnés d’hommes de la force nationale et de la police fédérale. Des douilles de divers calibres ont été recueillies et une enquête a été instaurée pour définir ce qui s’est passé, à la demande du ministére public fédéral (MPF).

Selon la police fédérale, la Funai a déjà été sollicitée pour aider à définir l’identité de l’homme disparu. Lors des premiers témoignages, un homme avait été confondu avec son frére qui a finalement été localisé dans le village.

 

La police fédérale sur l’affaire

Récemment, à Aral Moreira, une municipalité de la région, le chef indigène Nísio Gomes avait également disparu suite à une attaque de “pistoleiros” contre des Indiens dans la tekohá Guayviry. Initialement, la version des Indiens avait été contestée et des témoins avaient même été accusés par la police fédérale qui a admis plus tard qu’il y avait des indices de la mort de l’indigène.

 Dix huit personnes ont été emprisonnées, dont le président du syndicat rural de Aral Moreira. Peu de producteurs ruraux acceptent de parler ouvertement sur cette affaire en raison de la peur de conséquences judiciaires. « La police fédérale est sur l’affaire » dit un propriétaire contacté par l’équipe de reportage, mais il a exigé de ne pas être identifié.

La semaine dernière, la police fédérale a accusé  « d’incitation à la violence” un propriétaire de la région qui a appelé dans une entrevue enregistrée en vidéo les “fazendeiros” à la guerre contre les Indiens.

« La majorité des ‘fazendeiros’ me soutient. Avoir des armes ici n’est pas un problème. J’arme ces ‘fazendeiros’ de la frontière sans difficulté car le Paraguay n’est pas loin, et dans la guerre il n’y a pas de bandit » a-t-il prévenu.

À Paranhos, des producteurs ruraux racontent que certains “fazendeiros” importants se sont déjá désistés de la lutte pour la possession de la zone. Mais ils affirment que le sentiment de révolte peut provoquer des actes de vengeance.


© frentedeacaopro-xingu.blogspot.com.br / traduit du portugais par Chico Libri

 

Date de l'article : 11/09/2012

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