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Des indigènes protestent à Brasilia et dans le Mato Grosso contre l’ordonnance 303 et l’usine hydro-électrique de Belo Monte

Des indigènes protestent à Brasilia et dans le Mato Grosso contre l’ordonnance 303 et l’usine hydro-électrique de Belo Monte

Source : CIMI
Des indigènes de Goiás, Tocantins et Mato Grosso do Sul ont protesté ce lundi 27 août contre l’ordonnance 303 et la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte. Les actions se sont déroulées au siège de l’Advocacia Geral da União (AGU) et au Supremo Tribunal Federal (STF) à Brasilia. Au Mato Grosso, environ 400 indigènes ont établi des barrages sur deux routes fédérales.

Les indigènes exigent que l’AGU annule l’ordonnance 303, qui entrera en vigueur le 16 septembre prochain. Ils ont également demandé au ministre Carlos Ayres Britto, le président du STF, qu’il maintienne la décision unanime des juges de la 5º cour du Tribunal Régional Fédéral de la 1º Région (TRF-1) de suspendre l’autorisation d’installation de l’usine hydro-électrique de Belo Monte, dans le Pará.

Bien que le procureur général de la république (PGR) ait émis l’avis que le STF doit maintenir l’interruption du chantier de Belo Monte, Britto en a décidé différemment et a autorisé la reprise du chantier. Pour les juges du TRF-1, l’autorisation d’installation ne respecte pas la nécessité de consultation préalable des communautés directement ou indirectement affectées par l’usine, ainsi que le détermine la constitution fédérale et la convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Quant à l’ordonnance 303, elle détermine, entre autres mesures, que les Terres Indigènes peuvent être occupées par des projets hydro-électriques et miniers d’ordre stratégiques sans consultation des populations. De cette manière, l’AGU détruit le droit constitutionel indigène de l’usufruit exclusif de terres traditionellement occupées et de consultation préalable libre et informée.

 

Portes fermées

Environ 60 représentants indigènes se sont rendus au siège de l’AGU pour remettre un manifeste contre l’ordonnance 303, mais ils n’ont pas été reçus par l’institution qui a fermé ses portes à l’arrivée de la délégation. Les indigènes ont donc encerclé le siège de l’AGU, jusqu’à ce qu’ils soient reçus.

 « Pourquoi nous ont-ils fermé la porte au nez ? Pourquoi ne veulent-ils pas nous recevoir ? Pourquoi Luiz Inácio [Adams] n’est-il pas présent ? » a questionné l’indigène José Apinajé. Ils ont cependant attendu environ 2 heures. « Je me suis senti humilié de ne pas avoir été reçu. Pourquoi ont-ils tout fermé devant nous ? » se demandait José Apinajé.

L’AGU a reçu la délégation après que la police militaire et un fonctionnaire du secrétariat général de la présidence aient négocié une réunion dans le réfectoire avec le procureur général de la Funai et le substitut de l’avocat général de l’union. Ont également participé à cette rencontre un observateur et un attaché de la Funai.

« Nous sommes ici pour que vous annuliez cette ordonnance » dit le représentant Elói Xerente. « Ces messieurs nous prennent pour des chiens. C’est pour cela qu’ils ont inventé cette ordonnance. Sans consulter aucune nation indigène, ni même la Funai » s’est-il plaint. « Cette ordonnance va en finir avec tous les Indiens du Brésil » a-t-il dénoncé.

« Pourquoi cette ordonnance ? Ils veulent prendre la terre ? Salir l’eau ? Installer des fermes pour nous tuer ? Pour planter du soja, de la cane à sucre ?”  se lamentait Maria Krahô.

« Ce que vous proposez, c’est la mort de notre futur. Cette ordonnance est très grave pour nous qui sommes indigènes et qui vivons dans la nature. Nous voulons parler avec lui [Adams] personnellement. S’il a créé cette ordonnance, s’il l’a signée, pourquoi ne va-t-il pas nous écouter ? » questionnait Maria Krahô. Malgré l’insistance, le ministre n’est pas apparu, mais il a accepté de les recevoir le 29 août.

Ont participé à cette manifestation à l’AGU 11 éthnies : Guarani Kaiowá, Xerente, Apinajé, Javaé, Krahô, Krahô-Kanela, Xavente, Kanela, Krikati, Tapuia, Ava-Canoeiro et Karajá de Xambioá, avec le soutien des mouvements Xingu Vivo Para Sempre et OcupaSampa.

 

Mato Grosso

Les indigènes des éthnies Paresi, Bororo, Umutina, Nambikwara, Chiquitano, Manoki, Bakairi, Mỹky, Rikbaktsa, Cinta-Larga, Arara et Enawenê Nawê ont bloqué les routes fédérales 174 et 364, près des municipalités de Comodoro et de Cuiabá, dans le Mato Grosso, ce lundi 27 août de bonne heure, pour demander la révocation de l’ordonnance 303 publiée par l’AGU.

Sur la BR-364, à Serra de São Vicente, accès à la capitale de l’état, Cuiabá,  les peuples Haliti Paresi, Bororo, Umutina, Nambikwara, Chiquitano, Manoki, Bakairi e Mỹky ont bloqué la route vers 4 heures du matin. Sur la BR-174, dans la région de Comodoro, à la frontière avec l’état de Rondonia, à 644 km de Cuiabá, les peuples Nambikwara, Rikbaktsa, Cinta-Larga, Arara e Enawenê ont débuté leur action vers 3 heures du matin.

« Nous exigeons les révocations de l’ordonnance 303, de la PEC 215 (proposition d’amendement constitutionel qui transfèrerait au congrès national la compétence d’approuver la démarcation des terres indigènes) et du décret de restructuration de la Funai, mais notre objectif principal est la révocation de l’ordonnance 303 car elle porte atteinte au droit des peuples indigènes » affirme Sônia Haliti Paresi.

Environ 400 indigènes se trouvent sur chacune des deux routes et il n’y a pas de prévision pour la fin des barrages routiers. Seuls les ambulances et les véhicules officiels sont autorisés à circuler sur ces tronçons.


© CIMI / traduction : Chico Libri

Date de l'article : 31/08/2012

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