Belo Monte :
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La relève du Cacique RAONI : Mayalú Txucarramãe présente le Mouvement de la jeunesse Mebengokrê

La relève du Cacique RAONI : Mayalú Txucarramãe présente le Mouvement de la jeunesse Mebengokrê

Mayalú Txucarramãe, petite-fille du Chef Raoni et fondatrice du Mouvement de la jeunesse Mebengokrê

Le Cacique Raoni est une figure mondialement connue, un symbole universel de la lutte pour la préservation des forêts tropicales, en particulier de la plus grande d'entre elles : la forêt amazonienne. S'il s'est battu toute sa vie pour les peuples indigènes, beaucoup se demandent qui prendra sa relève. Il fut longtemps question que ce soit son fils Tedje, qui l'accompagna en Europe en 2000, mais celui-ci est décédé de façon tragique il y a déjà longtemps. Aujourd'hui la jeune génération des guerriers kayapo Mebengogrê émerge et produit des personnalités prometteuses, maîtrisant les nouvelles technologies mais défendant farouchement les traditions ancestrales. Nous avons récemment publié un texte de Patxon Metuktire et Mayalú Txucarramãe, fille de Megaron, petite-fille de Raoni en fait également partie. Elle a créé le Mouvement de la jeunesse Mebengokrê (Movimento Mebengokrê Nyre) qu'elle nous présente aujourd'hui.

Le Mouvement de la jeunesse Mebengokrê a été une de mes idées, juste après la révocation de mon père Mégaron Txucarramãe (de son poste à la FUNAI) et que mon grand-père le Cacique Raoni soit revenu au village tellement marqué par ce manque de respect de la FUNAI envers nous. En ville tout tournait mal, les jeunes consommaient de plus en plus de boissons alcoolisées ; on retrouvait les adolescents saouls tous les matins et quand mon père et mon grand-père étaient en ville ceci n’arrivait pas.

J’étais sur le point de tout laisser tomber, sincèrement, pour la première fois j’avais peur pour notre avenir. C’est alors que j’ai pensé qu’il fallait faire quelque chose pour aider et rendre fiers mon père et mon grand-père. J’ai réfléchi et pensé que le peuple de mon grand-père, pour qui il a tant lutté, ne pouvait pas finir ainsi. J’ai parlé à mes frères et soeurs Kena, Atamai, Bepkoti et à mon cousin Roiti le fils de Bedjai. A partir de là nous avons fait progresser l’idée, j’ai demandé la permission et l’appui de mon grand-père et de mon père, ils nous ont donné un appui total. C’est alors que nous avons tenu la première réunion pour choisir le nom de notre groupe et quel serait l’objectif de celui-ci.

Ce mouvement est composé d’une majorité de jeunes entre 15 et 25 ans, des jeunes qui comme moi ne savaient pas de quoi serait fait leur avenir. Nous nous sentions seuls, c’est cela qui nous a unis. C’est ainsi qu’à surgi le Mouvement Mebengokre Nyre (MMN) dont les membres sont des Kayapo, des Juruna et des Tapayuna, mais nous prétendons inclure toutes les autres ethnies de cette région pour renforcer et pérenniser la lutte de nos parents et grand-parents.

Le MMN a commencé à agir en Janvier. En Février nous avons beaucoup aidé à la communication des problèmes liés au territoire de Kapot Nhinore. L’initiative d’occuper la FUNAI pour nous débarrasser de Sebastiao Punure était la nôtre, avec l’appui des femmes, qui nous donnent de la force pour continuer la lutte.

Dernièrement, nous avons eu l’idée d’emmener 40 guerriers pour soutenir notre grand-père à Rio+20 et avec la renommée de l’Institut Raoni et l’appui de ses soutiens financiers, nous sommes arrivés à y emmener les guerriers avec certains de nos membres, soit Yakarewa Juruna, Patxon Metuktire, Roiti Metuktire, Kena Waurá Txucarramãe, Uitsumá Kopre W. Txucarramãe, Ngruako Metutkire, et moi-même.

Aujourd’hui nous comptons 25 membres actifs et prétendons avec certitude ajouter d’autres membres. Voilà qu'elles furent nos premières conquêtes, nous avons eu beaucoup de courage et d’audace pour concrétiser ces idées. Nous étions lassés de tout et nous n’avons même pas pensé aux conséquences, seulement à agir et reprendre la force et le courage de mon grand-père et de mon père, et nous sommes satisfaits de cela et prétendons ne plus nous arrêter.

Telle est l’histoire de notre Mouvement Wakampu.


Mayalú Kokometi Waurá Txucarramãe.

 

- traduit du portugais par Cidalia Leclerc -

Date de l'article : 18/08/2012

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