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les Indiens affectés par Belo Monte retiennent des ingénieurs de Norte Energia dans leur village.

les Indiens affectés par Belo Monte  retiennent des ingénieurs de Norte Energia dans leur village.

© Atossa Soltani / Amazon Watch

Trois ingénieurs qui travaillent pour Norte Energia, le consortium responsable de l’usine hydro-électrique de Belo Monte, sont retenus dans le village Muratu après l’échec de la réunion sur les mécanismes que l’entreprise prétend mettre au point pour le passage des embarcations, la transposition,  après que le fleuve soit détourné à la hauteur du chantier à Pimental.

L’entreprise a besoin d’une autorisation de l’Ibama pour détourner les eaux du fleuve et prétendait réaliser quatre réunions de consultation des populations indigènes  et riveraines qui perdront l’accès à Altamira par voie fluviale. Ces consultations  sont une condition pour que la Funai puisse émettre un avis autorisant ou non le détournement du fleuve et qui doit être présenté à l’organisme environnemental, l’Ibama.

 

La premiére réunion fut programmée pour le lundi 23 juillet, dans le village de Muratu, en présence des indigènes Juruna de la Terre Indigène Paquiçamba et des Arara du village Arara de la Grande Boucle. Selon le Ministère Public, qui était présent, dès le début des explications, les Indiens ont manifesté leur désaccord car les explications des techniciens étaient extrèmement techniques  et difficilement compréhensibles.

« Il y avait aussi un climat de méfiance de la part des Indiens vis à vis de l’entreprise car aucune des conditions préalables que la Norte Energia aurait dû réaliser pour minimiser les impacts du chantier sur les villages n’avaient été remplies jusqu’alors » explique le procureur du Ministère Public Fédéral (MPF), Thais Santi. « Les ingénieurs eux mêmes ont fini par reconnaître que cette réunion était absurde, que cela n’était pas compréhensible, que la Funai ne pouvait pas considérer cette réunion comme informative, et que le projet technique qu’ils présentaient n’avait aucun sens » dit le procureur.

 

Dans la matinée du mardi 24, après que les ingénieurs aient passé la nuit dans le village, les indigènes ont communiqué à l’équipe qu’ils seraient retenus et ne pourraient pas quitter le village tant que certaines revendications ne seraient pas satisfaites par la Norte Energia. « Personne n’a rien compris à ce que les techniciens racontaient, et ils n’avaient même pas les réponses à nos questions » explique Giliarde Juruna, représentant de la Terre Indigène Paquiçamba. « Ils n’ont pas su nous dire comment serait le cours fleuve, comment nous naviguerions, ni même ce qui avait été modifié dans le projet depuis la première version qu’ils nous avaient présentée l’année dernière. Finalement, les ingénieurs nous ont dit que nous avions raison. Mais nous n’allons pas nous laisser faire. Aujourd’hui, le bateau qui est venu apporter de la nourriture pour les ingénieurs a été retenu, et ceux qui viendront dans le village seront retenus. Nous n’accepterons que la presse » affirme Giliarde.

 

Antécédents

Les groupes indigènes qui devraient être consultés sur le détournement des eaux du fleuve cette semaine sont ceux qui avaient occupé le chantier à Pimentel pendant 21 jours à partir de la fin juin, dans le but de faire respecter les conditions préalables. L’absence de toute réponse de la part de l’entreprise suite au document remis à la direction de Norte Energia après le processus de négociation de la fin de l’occupation de la digue provisoire a contribué à la méfiance en ce qui concerne les promesses et les propositions du consorcium, affirment les indigènes. « Vingt jours se sont écoulés depuis la dernière réunion, et la Norte Energia n’a absolument rien fait » raconte Giliarde.

 

Selon lui, les trois ingénieurs de l’entreprise seront libérés une fois que les demandes suivantes seront satisfaites :

-          Suspension des réunions sur le mécanisme de transposition ;

-          Engagement de l’Ibama et de la Funai que le chantier sur le fleuve ne sera autorisé  que quand il y aura clareté et sécurité sur la transposition, que lorsque seront conclues les routes d’accès aux villages et que les conditions préalables soient toutes satisfaites ;

-          Réouverture des négociations avec la Norte Energia au sujet des engagements assumés par le président de l’entreprise, Carlos Nascimento, après la désoccupation de la digue vers mi-juillet. Nascimento avait demandé un “vote de confiance” et s’était engagé à revenir à Altamira le 16 juillet pour reprendre les négociations, mais il n’a pas comparu ;

-          Conclusion du système de distribution d’eau dans les villages des Terres Indigènes affectées, qui n’ont pas de puits et utilisent

l’eau du fleuve. Lors du début des travaux sur le Xingu en janvier 2012, les Indiens avaient dénoncé au Ministère Public Fédéral la perte de qualité de l’eau et une étude avait été réalisée, ce qui avait poussé la Norte Energia a s’engager à résoudre le problème, mais cela n’a pas été fait. Selon les Indiens, des puits ont bien commencé à être creusés, mais après trois mois, aucun n’a encore été conclu ;

-          Définition au sujet de l’agrandissement et de la révision de la Terre Indigène Paquiçamba.


Le Ministère Public Fédéral a demandé l’annulation de l’autorisation de l’installation de Belo Monte
En raison du non respect par la Norte Energia des conditions préalables au chantier de Belo Monte, le MPF a actionné la justice ce lundi (23 juillet) avec une mesure de précaution qui exige l’annulation de l’autorisation du chantier. Selon le MPF, des informations de l’Ibama, de la mairie de Altamira et de la société civile locale montrent que des mesures obligatoires n’ont pas été concrétisées depuis un an.

© Movimento Xingu Vivo Para Sempre - traduction : Chico Libri

Date de l'article : 29/07/2012

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