Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

A ce jour 502905 signatures.

Vérifier la validité de votre signature




Actualités

Brésil : les territoires indigènes déjà démarqués menacés par une ordonnance

Brésil : les territoires indigènes déjà démarqués menacés par une ordonnance

La carte des territoires indigènes au Brésil

Malgré les textes de lois, la reconnaissance et la démarcation des territoires indigènes au Brésil, qui assureraient à ces peuples leur droit de maintenir leur mode de vie traditionel, n’ont toujours pas été complétement réalisés. Aujourd’hui, dans sa course à la croissance économique, le Brésil prétend disposer de ces territoires comme bon lui semble. La convention 169 de l’Organistion Internationale du Travail (OIT) obligent ses signataires (dont le Brésil fait partie) a effectuer une consultation libre et informée des peuples indigènes avant l’implantation de tout projet d’exploitation des ressources présentes sur ces terres. 

Pour pouvoir exploiter sans entrave les ressources des territoires indigènes, le Brésil vient d’émettre une ordonnance (portaria 303) qui bafoue les traités internationaux ainsi que la propre constitution du pays, et qui permettrait de ne pas consulter les populations indigènes avant l’implantation de projets d’exploitation sur leurs terres.

 


 

Encore une fois, le gouvernement fédéral se plie aux intérêts de l’industrie agricole et prie pour le succès du capital, indique un communiqué du Conseil Indigéniste missionnaire (CIMI) qui remet en question l’ordonnance 303 de l’ Advocacia Geral da União (AGU – organisme juridique qui défend et sert de conseil au gouvernement) publiée dans le Journal Officiel de l’Union ce mardi 17 juillet 2012.

Le reportage est publié par l’Agence Latino-Américaine et des Caraïbes de Communication (ALC) le 23 juillet 2012.

L’ordonnance prévoit que « l’usufruit des richesses du sol, des rivières et des lacs existants sur les terres indigènes peut être relativisé chaque fois qu’il existe un relevant intérêt public de l’Union ».

 Cela contredit les accords nationaux et internationaux signés par le Brésil, comme la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui détermine la réalisation de consultation préalable des communautés indigènes sur les projets qui interfèrent sur leurs territoires.

Le gouvernement fédéral va à dans le sens du souhait de la présidente de la Confédération Nationale de l’Agriculture (CNA), la sénatrice Katia Abreu qui, avec la Fédération de l’Agriculture et de l’Élevage du Mato Grosso do Sul (Famasul), a suggéré à l’AGU une telle ordonnance, dans le but de retirer du Pouvoir Judiciaire les processus de démarcation et d’attribuer au gouvernement le pouvoir sur ces décisions.

Le procureur de l’état du Mato Grosso do Sul, João Barcellos Lima, a déclaré que les études de démarcation de terres indigènes devaient être refaites, avec la participation du gouvernement local, qu’il “est nécessaire d’annuler ce qui a déjà été fait et recommencer au début, en modifiant les groupes techniques.”

Ne pas prendre en considération l’existence de terres indigènes et tout recommencer est exactement ce que l’industrie agricole désire, indique l’indigéniste Egon Heck, du CIMI du Mato Grosso do Sul. « cette ordonnance est l’Acte Institutionel nº5 des peuples indigènes” affirme-t-il. 
(l’AI5  fut un décret émis par le régime militaire en 1968 qui limitait les libertés au nom de la sécurité nationale. NDT)

“Tout le travail réalisé depuis plusieures décennies sera jeté á la poubelle, car ils veulent que les intérêts du grand capital national et international prévalent sur les droits constitutionnels” dénonce Heck.

L’AGU  interprète à sa manière la décision de 2009 du Supremo Tribunal Federal (STF), qui établit 19 mesures pour le retrait des personnes non-indigènes de la terre indigène Raposo Serra do Sol, située dans l’état de Roraima. L’ordonnance de l’AGU étend les conséquences de la décision du STF à tous les processus de démarcation de terres.

« Ce qui surprend dans cette ordonnance est son autoritarisme. L’AGU se substitue au STF et adopte une interprétation réactionnaire des contraintes » explique le représentant de l’Institut Socio Environnemental (ISA), Raul do Valle. « Tout cela se base sur le nébuleux concept de sécurité nationale, le même concept qui fut utilisé pour persécuter les dissidents de la dictature » ajoute-t-il.

Heck rappelle qu’il y a 34 ans, expirait le délai légal pour que toutes les terres indigènes soient démarquées au Brésil, en accord avec le statut de l’Indien. La loi n’a pas été respectée. “Non content de ne pas respecter la législation nationale et internationale sur les droits des peuples indigènes, le gouvernement fait un pas de plus contre ces populations” regrette-t-il.

Dans un article pour le site de Greenpeace, Nathália Clark indique que grâce auz terres indigènes, environ 106 millions d’hectares sont aujourd’hui protégés. L’ordonnance de l’AGU vient d’ouvrir les portes des terres indigènes pour la construction de bases militaires, de routes, de centrales hydro-électriques et l’utilisation des richesses d’ordre stratégique sans avoir à consulter les communautés indigènes affectées.

 

source : http://www.ihu.unisinos.br/noticias/511713-quase-tres-decadas-apos-queda-do-regime-militar-povos-indigenas-ganham-o-seu-ai-5-denuncia-indigenista#.UA2AGUVGO1w.facebook

traduit du portugais par Chico Libri

Date de l'article : 26/07/2012

Retour