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Belo Monte, Brésil : La censure du Secrétariat des Droits de l’Homme envers le rapport du CDDPH est une violente atteinte à la démocracie

Belo Monte, Brésil : La censure du Secrétariat des Droits de l’Homme envers le rapport du CDDPH est une violente atteinte à la démocracie

La présidente du Brésil Dilma Rousseff.

Source : Movimento Xingu Vivo Para Sempre
La ministre Maria do Rosário, affectée au Secrétariat Spécial des Droits de l'Homme, veut retirer le chapitre sur les violations des Droits de l’Homme par le chantier de Belo Monte du rapport du Conseil de Défense des Droits de la Personne Humaine. L'indignation des associations est grande, particulièrement celle des militants du Mouvement Xingu Vivo Para Sempre.

Il y a un peu moins d’un an, le Conseil de Défense des Droits de la Personne Humaine (CDDPH), organisme lié au Secrétariat Spécial des Droits de l’Homme de la Présidence de la République, a publié la Résolution nº 3 du 24 mai 2011, qui instituait une Commission Spéciale pour étudier les dénonciations de violation des droits de l’homme, « avec l’objectif de recueillir les données et les informations pertinentes sur les cas de violation en milieu rural et de suggérer des mesures auprès des autorités responsables », dans la région de la Terra do Meio (Terre du milieu) dans le Pará.

À l’époque, la Commission s’est rendue à Belem et à Altamira pour interroger plusieurs institutions publiques et mouvements sociaux, et le résultat de ce travail a montré, presque unanimement, que la construction et le processus d’autorisation de l’usine hydro-électrique de Belo Monte est le principal vecteur des violences dans la région.

Lors d’une longue conversation avec les membres de la Commission, le Mouvement Xingu Vivo Para Sempre (Xingu vivant pour toujours), composé de diverses associations de la Terra do Meio, a présenté des données concrètes sur tous les types de violences et de violations des droits subies par les populations indigènes, riveraines, rurales et urbaines en conséquence du projet Belo Monte. Il a été exigé du gouvernement qu’il respecte au moins la loi et la Constitution Fédérale, et que la construction soit paralysée jusqu’à ce que soient réalisées les consultations des peuples indigènes et que toutes les conditions préalables, imposées pour l’obtention de l’autorisation d’installation, soient remplies – ce qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas été fait.

Mardi 13 mars 2012, l’Agence Brasil a publié trois articles sur le cas affirmant que :
1) Le rapport a été conclu et remis aux intégrants de la misson spécial en novembre 2011 ;
2) La ministre Maria do Rosário a affirmé avoir demandé au rapporteur de la mission qu’il reformule le texte, allégant que ce document doit « aborder de manière spécifique la question de la violence sur le terrain, et non des dénonciations de violations des droits de l’homme dûes à la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte » ;
3) Que le rapporteur, le journaliste et professeur de la PUC-SP (Pontificia Universidade Católica de l’état de São Paulo), Leonardo Sakamoto, a communiqué à la ministre que Belo Monte n’est qu’un chapitre du rapport, et qu’il ne peut pas être modifié sous peine de courir le risque d’être accusé d’irresponsabilté.

Selon le Mouvement Xingu Vivo Para Sempre, la déclaration de la ministe sur son intention d’imposer une altération d’un rapport officiel du CDDPH est tellement incroyable que cela met en échec la démocratie du pays. Cela caractérise une application intentionelle et concrète de censure, et cela montre clairement que le gouvernement viole les Droits de l’Homme. Il prétend réprimer délibérement la voix des populations qui, en réponse à une demande d’une instance officielle, n’ont rien fait de plus que de relater les violences sur lesquelles elles ont été interrogées.

Nous réaffirmons que Belo Monte est le principal vecteur de la violence sur le terrain, ainsi que l’a démontré la mission spéciale du CDDPH, dans la macro-région de Altamira. D’ailleurs, indépendemment du respect des conditions préalables, dans le cas où le gouvernement respecte la loi. Ce projet a provoqué des menaces de mort envers des leaders indigènes et riverains, il a provoqué une augmentation anormale du nombre d’assassinats, il est responsable de la perte des terres de centaines d’agriculteurs et de la croissante insécurité alimentaire, foncière et habitationelle dans la région, et il est l’objet du plus grand nombre d’actions civiles publiques de l’histoire de la région.

Nous exigeons donc que toutes les dénonciations faites au CDDPH soient présentes dans le rapport final de la mission, et qu’il soit apprécié, voté et approuvé lors de la prochaine réunion du Conseil, qui doit avoir lieu le 19 mars.

Altamira, le 13 mars 2012
Mouvement Xingu Vivo Para Sempre

© Movimento Xingu Vivo Para Sempre / traduction : Stephan Bry

Date de l'article : 13/03/2012

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