Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

A ce jour 502905 signatures.

Vérifier la validité de votre signature




Actualités

Un film sur Belo Monte présenté au public du festival de cinéma de Berlin

Un film sur Belo Monte présenté au public du festival de cinéma de Berlin

Source : Deutsche Welle
Parallèlement à la Berlinale, le documentariste allemand Martin Kessler montre ce qui se passe sur le chantier de l’usine hydro-électrique de Belo Monte. Le metteur en scène présente au public européen la polémique autour de ce projet brésilien.

C’est pour le public cinéphile international doté d’un engagement politique que le documentariste allemand Martin Kessler propose d’exposer un problème bien brésilien : la construction de l’usine de Belo Monte. Il a présenté le 16 février, parallèlement au festival de cinéma de Berlin, un reportage spécial qui fera partie du documentaire Count-Down no Xingu (Compte à rebours au Xingu) 2º partie.

Les images ont été tournées le mois dernier dans les villes riveraines du fleuve Xingu, où l’usine est en construction. Une véritable course contre la montre a eu lieu pour réussir à monter le meilleur des prises de vue à temps pour pouvoir le présenter au public à Berlin.

Mais quelle est la motivation de Kessler pour présenter ce sujet polémique dans des terres si lointaines ? “Nous avons tout à voir avec ce sujet” résume-t-il, rappelant la participation allemande dans la construction de ce projet controversé. “Nous avons filmé les centaines de camions Mercedes Benz qui transportent la terre retirée pour le chantier. Il y a aussi Siemens et Voith qui font partie de la joint-venture qui fournira les turbines” argumente-t-il.

Comment c’était et comment c’est aujourd’hui

Un an après avoir filmé la première partie de Count-Down no Xingu, le documentariste allemand a trouvé un scénario bien différent dans la ville d’Altamira, au Pará et dans la région.

Des embouteillages, beaucoup de monde dans les rues, des chantiers un peu partout, des infra-structures visiblement surchargées décrit Martin Kessler.

Sheila Juruna Machado, une des leaders de la résistance indigène, raconte que le mouvement s’est affaibli. “Elle a commenté dans une déclaration que la Norte Energia et les institutions du gouvernement ont promis beaucoup aux indigènes : de l’argent, de l’alimentation, du combustible. On peut dire que les indigènes ont été achetés” rapporte une partie du matériel filmé au Pará par Kessler.

Après trois semaines passées au Brésil, Kessler est retourné en Allemagne avec des images “impressionantes pour le public allemand” : le chantier de la contruction du canal, les escavations pour détourner le cours du Xingu – “un déplacement de terre plus grand que celui réalisé lors de l’ouverture du canal de Panama”.

Il a aussi interviewé les idéalisateurs du Movimento Gota D’Água qui a bénéficié du soutien d’acteurs célèbres de la TV Globo dans une vidéo destinée à alerter sur les polémiques générées par Belo Monte. “Il est impressionant qu’ils aient réussi à obtenir plus d’un million de signatures pour cette campagne contre la construction de l’usine” commente Kessler.

Mea Culpa

La version du documentaire préparée pour l’événement de Berlin fut présentée au Babylon, une salle de cinéma du centre de la ville. Paralèlement au travail de montage, Kessler désirait que le public du festival voit son reportage fait au Brésil :  une invitation spéciale fut adressée aux spectateurs du long métrage Xingu, du metteur en scène Cao Hamburger, présenté la veille dans le cadre de la programmation Panorama.

Le documentariste allemand espère provoquer l’engagement du public, connu pour son sens critique aigü. “En tant que nation exportatrice, nous devons analyser ce que nous produisons. Sommes-nous réellement écologiquement corrects ou provoquons-nous la destruction de l’environnement ? ” questionne-t-il ?

Kessler rappelle que de nombreuses entreprises, telles les constructeurs automobiles, utilisent la matière première produite par des usines qui seront alimentées en énergie par Belo Monte, comme les sidérurgies des régions nord et nordeste du Brésil. “L’aluminium utilisé pour fabriquer une voiture peut être produit grâce à la destruction de l’Amazonie, à l’expulsion des Indiens de leurs terres” explique Kessler au sujet de l’implication de l’Allemagne dans le débat brésilien.

Pour le documentariste, l’Allemagne, dont le plan énergétique est basé sur les énergies renouvelables, doit avoir un regard critique sur ses fournisseurs et doit les pousser à adopter des activités tout autant soutenables. “Les protestations des opposants à Belo Monte au Brésil ont besoin d’un soutien international. Seuls, ils n’arriveront pas à lutter contre ces puissants : les entreprises parties prenantes et le gouvernement.”

© Deutsche Welle / reportage de Nádia Pontes / Traduit du portugais par Stéphan Bry

Date de l'article : 26/02/2012

Retour