Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

A ce jour 502905 signatures.

Vérifier la validité de votre signature




Actualités

La FUNAI enquête sur la mort d’un enfant indien

La FUNAI enquête sur la mort d’un enfant indien

Un enfant awá-guajá © Fiona Watson/Survival

Source cartacapital.com
La Fondation National de l’Indien (FUNAI) a ouvert une enquête sur l’assassinat présumé d’un enfant indien, suite à une dénonciation du Conseil Indigéniste Missionnaire (CIMI), une entité liée à l’Eglise catholique. Les informations sur ce crime, qui se serait déroulé entre septembre et octobre [2011], sont cependant confuses.


Une équipe de la FUNAI d’Imperatriz [*ville de l’Etat du Maranhão], se dirige vers la Terre Indigène Araribóia, a 469 kilomètres de la capital São Luis. D’après une note d’information de cette institution, le groupe va enquêter sur la découverte d’un corps carbonisé d’un membre de la tribu Awá-Guajá, une population indigène isolée de la communauté sociale.

La Fondation a également déclaré qu'elle ne pouvait pas confirmer cette information, qu’un rapport détaillé sur cette affaire devra être publié le lundi 9 [janvier 2012].

D’après le CIMI, des responsables indigènes du peuple Guajajaras, ont dénoncé cet assassinat dans un camp abandonné par les Awá. Ce site, à 20 kilomètres de la ville d’Arame [MA, Etat du Maranhão], aurait été attaqué par des bûcherons.

En savoir plus:

BRASIL: Inoperância do governo permite o genocídio do último povo indígena isolado no Maranhão
(Brésil : L'inefficacité du gouvernement permet le génocide du denier peuple indigène isolé au Maranhão]
PF prende três suspeitos de ataque à aldeia indígena em Mato Grosso do Sul
(PF [Police Fédérale] arrête trois suspects d’avoir attaqué un village indien au Mato Grosso do Sul
Indígenas sofrem com altas taxas de suicídio
[Les indigènes souffrent d’un taux élevé de suicide]
‘Nenhum país trata tão mal os seus índios como o Brasil’
[« Aucun pays ne traite aussi mal ses autochtones que le Brésil »]

Rosemeire Diniz, la coordinatrice du CIMI, justifie ainsi ce long délai avant l’ouverture d’une enquête criminelle. « Nous parlons d’un très grand territoire, où le témoin des faits a rapporté l’événement à un autre chef indien qui, à son tour, nous a informés. » D’après elle, il n’y a pas encore beaucoup de détails sur les faits car « l’équipe du CIMI qui est encore en train de rentrer des congés de fin d’année manquerait de moyens d’investigation. »

Le reporter de CartaCapital a aussi essuyé des difficultés pour déterminer le moment exact où l'organisation a été informée par les chefs indiens. Dans une conversation téléphonique, Diniz a affirmé que la dénonciation était arrivée « cette semaine ». Mais au site du CIMI on trouve : « La Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI) a été informée de l'incident en novembre et aucune instruction de l'affaire n’est en cours. »

Cette agence, pour sa part, a déclaré avoir reçu en novembre une dénonciation anonyme d’un conflit dans la région en octobre, avec l'assassinat de populations autochtones. « La dénonciation ne faisait cependant aucune mention de la mort d’un enfant », souligne-t-elle dans une note. « En novembre même, la FUNAI a déposé plainte auprès de la Police Fédérale et lui a demandé de mener une enquête. »
Le CIMI de Brasilia a rapporté que les Indiens savent où se trouve le corps, mais il n’a pas été en mesure de dire si la police a déjà connaissance de ce fait.

Bûcherons

Des tribus de la région indiquent que l’action des bûcherons ces dernières années poussent les Awá à se rapprocher des villes. De plus, souligne le CIMI dans son site, la coupe du bois met en péril la subsistance du groupe.
Diniz ajoute aussi que les conflits sont de plus en plus fréquents dans la région entre Indiens et bûcherons, que ces trois dernières années au moins, on a enregistré des événements de ce type. « Depuis l’invasion de villages par des bûcherons, jusqu’au passage à tabac d’un chef indien, tout est arrivé. Ces réserves forestières sont les dernières au Maranhão, et les bûcherons sont en train de s’en emparer », dénonce-t-elle.
La missionnaire s’interroge sur l’absence dans la région des représentants de la FUNAI et des autorités. « Quand une dénonciation fait du bruit, on ordonne alors une opération qui a, cependant, peu de résultats concrets. Il n’y a pas d’action effective pour assurer la défense du territoire et des communautés qui y vivent. »

© Gabriel Bonis / cartacapital.com

Date de l'article : 07/01/2012

Retour