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Belo Monte a commencé à bloquer les eaux du Xingu

Belo Monte a commencé à bloquer les eaux du Xingu

© João Zinclar

Source : Movimento Xingu Vivo Para Sempre
Les premières interventions de grande ampleur sur le fleuve Xingu dans le but de construire le barrage de Belo Monte ont débuté en ce début de mois de janvier. Dans la section qui longe le site Pimental, où sera construit le barrage, les constructeurs de l’usine font le premier barrage provisoire qui permettra de détourner une partie des eaux pour pouvoir travailler ensuite travailler au sec.


Selon un technicien environnemental qui se trouvait sur les lieux, il s’agit du premier des trois barrages provisoires  nécessaires pour la construction de l’immense muraille de Belo Monte. Un autre de ces barrages provisoires, plus petit, est prévu à la hauteur du kilomètre 50 de la route transamazonienne.

« Le chantier a débuté juste après le jour de l’an », raconte un marinier qui travaille dans cette région. Mais selon lui, la première tentative pour ériger cette barrière provisoire s’est soldé par un échec : faite de terre, elle a été emportée par la force du courant. « Maintenant ils utilisent aussi des gravas pour voir si ça tiendra » commente-t-il. De plus, l’île qui se trouve en face du chantier et sur laquelle s’appuiera le barrage, est en train d’être déforestée. L’autorisation de la suppression de la végétation a été donné par l’Ibama (Institut Brésilien de l’Environnement) et prévoit  la destruction de 5 mille hectares de forêt.

Les habitants des communautés et des villages les plus proches affirment que personne n’a été prévenu du début des travaux. En voyant les images du chantier présentées par Xingu Vivo, beaucoup ont été surpris. « Nous ne savions pas. Nous avons vu que l’eau était sale, boueuse, mais nous ne savions pas pourquoi. Ce que vous nous montrez nous attriste profondément. Ils n’ont rien fait pour le village [les fameuses conditions préalables], et sont en train d’assassiner notre rivière » dit le guerrier  du village Paquiçamba, Josinei Arara.  D’autre part, parmi les riverains et les petits agriculteurs, beaucoup n’ont pas quité leurs îles, leurs maisons ou leurs communautés, et affirment qu’ils ont entendu de nombreuses explosions dont le bruit et les trépidations incommodent.

Le géographe Brent Millikan, coordinateur de l’ONG International Rivers au Brésil, explique que les conséquences de ces barrages provisoires menacent déjà la rivière. « La construction de ces barrages s’accompagne du déboisement de l’île du Pimental et des îles voisines ainsi que des explosions de roches pour le remblai, et provoque le souillage des eaux par des sédiments. Les habitants de la Grande Boucle perçoivent déjà ces nuisances. Un des principaux impacts s’exerce sur les poissons de la rivière. À l’usine de Santo Antonio, sur la rivière Madeira, par exemple, de nombreux poissons ont été pris au piège entre ces barrages et sont morts. »

Selon les habitants locaux, la grande inquiétude concerne la possibilité de naviguer sur la rivière. « Nous ne savons pas comment nous pourrons traverser ces barrages s’ils bloquent la rivière » explique l’un de ces mariniers. Selon les indigénes du village Arara de la Grande Boucle, la Norte Energia a seulement présenté deux animations d’un systéme de « transposition » des embarcations, fait par une grue qui suspendrait les bateaux et les déposerait de l’autre côté. La Norte Energia a aussi montré une vidéo de la manière dont cela est fait en Pologne, mais tous les mariniers et les indiens du Xingu sont unanimes á affirmer que cela ne fonctionnera pas avec le type d’embarcations de la région. « Ça ne marcherait que si nos bateaux étaient en plastique » explique Antonia Melo, la coordinatrice du Mouvement Xingu Vivant pour Toujours.

DÉCISION JUDICIAIRE

Le début du détournement des eaux du Xingu fut possible grâce à l’annulation d’une décision qui interdisait au Consorcium de Belo Monte de réaliser quelque chantier que ce soit dans le lit de la rivière. Vers le milieu de l’année passée, l’Association des Exportateurs de Poissons d’Ornement d’Altamira (Acepoat) a inicié une action civile en argumentant que Belo Monte détruirait la pêche de poissons ornementaux. Ils avaient obtenu gain de cause en septembre. Cependant, en décembre, ce même juge qui leur avait attribué gain de cause est revenu sur sa décision et a annulé la décision judiciaire. Il a accepté l’argument de la Norte Energia qu’il n’y aurait pas de pêche ornementale dans le Xing u. face á l’absurdité de cet argument, l’A cepoat a affirmé qu’elle ferait appel de cette décision.

« Le gouvernement fédéral utilise son influence et met le judiciaire, les techniciens de l’Ibama et de la Funai (Fondation National des Indiens) à son service, en autorisant les travaux et en annulant les décisions précédentes. Mais cela ne change en rien les tricheries, l’illégalité de belo Monte, le crime qu’ils sont en train de commettre » affirme Antonia Melo. Et elle ajoute : « le gouvernement mène cette situation vers un conflit imminent. »

Malgré l’autorisation des travaux, il y a encore en attente de jugement 11 actions judiciaires du Ministère Public Fédéral contre Belo Monte. La plus ancienne, datant de 2006, peut aller jusqu’au Tribunal Suprème Fédéral cette année.

© Ruy Sposati  / Movimento Xingu Vivo Para Sempre - traduction : Stéphan Bry

Date de l'article : 17/01/2012

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