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Des responsables dénoncent l’assassinat d’un enfant Awá-Guajá dans le Territoire indigène Araribóia

Des responsables dénoncent l’assassinat d’un enfant Awá-Guajá dans le Territoire indigène Araribóia

Source : CIMI (Conselho Indigenista Missionário)
Les dirigeants du peuple Guajajara (ou Tenetehara) du village Zutiwa dans le Territoire indigène Araribóia au Maranhão* ont dénoncé l'assassinat d'un enfant Awá-Guajá qui appartenait à un groupe [d’Indiens] isolé**. Le corps a été retrouvé calciné en octobre 2011 dans un camp abandonné par des Awá isolés, à environ 20 km du village Patizal du peuple Tenetehara, lieu localisé dans la municipalité d’Arame [Etat du Maranhão].


La Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI)*** en a été informée en novembre et, pour l’instant, il n’y a aucune instruction en cours.

On soupçonne que l’attaque contre ce campement d’indiens isolés a eu lieu entre septembre et octobre. Clovis Tenetehara avait l’habitude d’apercevoir les Awá-Guajá isolés à l’occasion de ses parties de chasse dans la forêt. Il a cependant cessé de les voir depuis qu’il a trouvé un campement avec des traces d’incendie et la dépouille d’un enfant.

« Après cela, cette tribu indienne isolée n’a plus jamais été vue, alors même qu’un groupe de bûcherons est sur place. Les indiens qui étaient nombreux ont maintenant disparu : ils ne sont plus revenus.  Même pour nous, le lieu est dangereux… Imaginez donc pour les Isolés », s’exclame Luis Carlos Tenetehara du village Patizal. Les Indigènes pensent que ce groupe isolé craignait des nouvelles attaques et a donc dû s’enfuir vers une autre partie de la Terre Indigène Araribóia.

D’après les récits des Tenetehara, les agissements des bûcherons dans la région ces dernières années, ont provoqué la migration des Awá isolés du centre du Territoire Indigène vers la périphérie, ce qui les expose aux contacts violents avec la société environnante. De plus, la forêt subit une dévastation en raison de la coupe illégale du bois, ce qui met aussi en péril la survie de ce groupe qui vit de la collecte.

On pense qu’il y a trois groupes isolés dans la Terre Indigène Araribóia, c’est-à-dire, un total de 60 personnes. Les Tenetehara gardent des relations amicales avec les Isolés car ils partagent le même territoire.



Une dénonciation ancienne


« Il y a longtemps que cette situation a été dénoncée. La présence de ces bûcherons qui mettent en danger les indiens isolés est de plus en plus fréquente. Aucune mesure concrète n’a été prise pour protéger ces peuples. », dit Rosimeire Diniz, la coordinatrice du Conseil Indigeniste Missionnaire du (CIMI) du Maranhão.

Pour la missionnaire, la confirmation de la présence d'Isolés implique des mesures de protection de la part des autorités compétentes. Rosimeire signale l’extrême gravité de la situation : il n’est pas possible de continuer à assister à de telles violences décrites par les Indiens.

L’année dernière, les indiens Awá-Guajá ont été attaqués par des bûcherons alors qu’ils récoltaient du miel à l’intérieur de la Terre Indigène, et les Tenetehara dénoncent la présence constante des bûcherons, en plus des menaces et des attaques. « Nous ne pouvons plus nous promener librement dans les bois qui nous appartiennent car ils sont là, en train de couper le bois et nous menacer », conclut Luis Carlos.

 


 

   *Etat du Brésil
 **Note du traducteur : Un groupe d’Indiens est dit « isolé » s’il mène sa vie sans aucun contact avec la « civilisation », plus particulièrement avec les organismes gouvernementaux. Certains de ces « isolés » sont si isolés qu’ils doivent même ignorer l’existence du Brésil !
***Note du Traducteur : La FUNAI est un organisme du gouvernement brésilien dont la mission est d’éduquer, de soigner et de protéger les indiens contre toute menace, en particulier l’invasion de leurs terres par des orpailleurs, des bûcherons, etc.

© Renato Santana,  Brasília / CIMI (Conselho Indigenista Missionário) / traduction : Arkan Simaan

Date de l'article : 06/01/2012

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