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Viré de la Funai, le chef MEGARON, neveu de RAONI affirme que cet acte a été motivé par son opposition aux barrages

Le licenciement de Megaron Txucarramãe - connu du monde pour avoir accompagné le chef Raoni lors de sa campagne planétaire de sensiblisation avec Sting en 1989 - a été publié au journal officiel le lundi 31 octobre par une ordonnance, qui relève que "le directeur de la promotion au développement durable de la Fondation Nationale de l'Indien (FUNAI), en utilisant les pouvoirs que lui confère l'ordonnance 719/PRES du 10 Juillet 2009, publiée au Journal officiel n° 132 de 14 Juillet 2009, décision: N° 55 - suppression, concernant le fonctionnaire Megaron Txucarramãe, matrícula N° 0444614, CPF N° 013.015.768-67, de son poste de coordonnateur régional à la Coordination Régionale de Colider-MT ".

Selon Megaron, il s'agit indubitablement d'une sanction d'ordre politique. « C'est certainement à cause de mon opposition à la centrale hydroélectrique de Belo Monte et à celles de Pires Teles et Tapajós. Il n'y a aucune autre raison. C'est de la persécution politique. Et ils sont si lâches qui ne m'ont pas appelé pour parler, j'ai juste reçu la notification de la Funai. »

La réaction des Kayapo au licenciement de l'un de ses plus grands chefs a été immédiate. Selon la fille de Megaron, Mayalú Txucarramãe, les Kayapo du Haut et du Moyen Xingu se mobilisent pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il reviennent sur le licenciement, et sont unanimes à refuser toute tentative de remplacement de Megaron à la direction de la Funai de Colider. « Notre peuple va réagir réagir, nous n'accepterons pas une telle absurdité », a déclaré la jeune femme.

Dans l'après-midi du mardi 1er Novembre, les Kayapo ont envoyé une lettre au ministère de la Justice, exigeant le retrait de la démission, et publié une déclaration publique condamnant l'acte.

Selon Sheyla Juruna, dirigeante indigène du mouvement Xingu Vivo Para Sempre (Xingu vivant pour toujours), la décision de la Funai est une mesure de représailles à partir du moment où elle survient un jour après l'occupation du site de construction de Belo Monte à Altamira, dans les premières heures de la journée du 27 octobre. « C'est incroyable que cela se produise de cette façon, avec un tel manque de respect envers un chef, un chef de la nation Kayapó. Cela ressemble à une revanche mesquine, c'est un manque inacceptable de calme et de dignité de la part du gouvernement brésilien. Est-ce la seule réponse qu'il a à nous donner quand nous exigeons nos droits constitutionnels, jetés aux ordures dans le projet de Belo Monte ?  Pensent-ils que c'est de cette manière que nous allons renoncer à ce combat ? C'est une injustice qui me révolte, mais cela ne fait qu'accroître notre pouvoir de résistance contre Belo Monte et tous les autres barrages prévus dans notre Amazonie. »

© Xingu Vivo Para Sempre - Traduction : Gert-Peter Bruch