Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

A ce jour 502905 signatures.

Vérifier la validité de votre signature




Actualités

Le Pape François dénonce les attaques contre les populations indigènes dans l’encyclique sur l’écologie.

Le Pape François dénonce les attaques contre les populations indigènes dans l’encyclique sur l’écologie.

Source : cimi.org.br
Ce jeudi 18 juin, en début de matinée, le Vatican a rendu publique la nouvelle encyclique du Pape François intitulée « Loué sois-tu, sur le soin de la maison commune ». Dans ce texte, le souverain Pontife de l’Eglise catholique se réfère à la destruction de l’environnement encouragée par le capitalisme, affectant de manière tragique les plus pauvres. Il a fermement condamné les attaques dont souffrent les peuples indigènes et la limitation de leurs droits fondamentaux qui découle de cette situation, tant dans la dimension légale qu’humaine.

« Ces populations indigènes ne constituent pas une simple minorité parmi d’autres et doivent être les principaux interlocuteurs toutes les fois que sont développés de grands projets affectant leurs terres », affirme le Pape François dans son encyclique.

Au Brésil, la consultation préalable est un droit acquis pour lequel les peuples indigènes doivent encore lutter pour qu’il soit garanti dans la pratique et par la Justice. Selon le Pape François, les pays en voie de développement possèdent de grandes réserves de biosphère mais continuent à nourrir les pays les plus riches au détriment de leurs propres populations.

Comme le souligne le Pape dans son Encyclique, « pour les populations indigènes, la terre n’est pas un bien économique mais un don de Dieu et de ses ancêtres qui y reposent, un espace sacré avec lequel elles doivent interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs ». Dans le texte, le Pape François affirme que les populations indigènes, en restant sur leurs terres, sont les plus à même de se préoccuper de leur environnement.

L’agrobusiness n’a pas été occulté par l’Encyclique papale. Le Pape François a critiqué les expulsions forcées des populations indigènes pourtant installées sur leurs terres, processus permettant de dégager des espaces dédiés à la monoculture qui détruit l’environnement et la pluralité des nations.

« Néanmoins, dans le monde entier, ce sont des cibles de pression pour qu’elles abandonnent leurs terres afin de les libérer pour des projets d’extraction et agricoles qui ne se préoccupent nullement de la dégradation de la nature et de la culture », dit le Pape François.

Pour le Souverain Pontife, il y a un manque de courage au niveau de la politique internationale pour affronter de telles attaques. « La soumission de la politique à la technologie et à la finance est démontrée par l’échec des sommets mondiaux en matière d’environnement », écrit le Pape François dans son Encyclique. Avant même la publication dudit document, la presse mondiale avait déjà annoncé que le Pape François serait dur avec les pays les plus riches, le mode de production capitaliste et la consommation de masse. La défense des populations indigènes, dans ce contexte, ne pourrait pas être mise de côté.

D’après l’assesseur théologique du Conseil Indigène Missionnaire, Paulo Suess, le Pape, quand il s’agit des populations indigènes, approuve les principes de l’œuvre pastorale indigène au Brésil.

Depuis les années 60, surtout depuis la Conférence de Barbados, en 1971, l’œuvre pastorale a joué un rôle déterminant dans la lutte des populations indigènes pour leurs territoires et l’autodétermination, à l’encontre des aspirations capitalistes de consommation débridée des ressources naturelles en faveur du marché et de la spéculation. Dans l’Encyclique, le Pape François remercie les organisations qui promeuvent la défense de l’environnement et des populations indigènes.

Perspective sociale

D’après l’agence de presse catholique Ecclesia basée au Vatican, le Pape François rappelle dans l’Encyclique que des millions d’êtres humains « rampent dans une misère dégradante » alors que d’autres « ne savent même pas quoi faire avec ce qu’ils ont », concluant que, pour cette raison, « la croissance des dix derniers siècles n’a pas signifié, dans tous ses aspects, un véritable et total progrès ».

Dans l’Encyclique, le Pape souligne : « une véritable approche environnementale se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les débats sur l’environnement pour entendre aussi bien le cri de la terre que celui des pauvres ». Enfin, le texte allie la dégradation de l’environnement à « la dégradation morale » et à « une superficialité joyeuse » qui a détruit les fondamentaux de la vie sociale et provoqué « l’éveil de nouvelles formes de violence et cruauté ».

*Les passages du texte où le Pape François aborde la question indigène ont été traduits de l’espagnol puisque jusqu’à la publication de ce texte, aucune version de l’Encyclique en langue portugaise n’était disponible.


© CIMI Conselho Indigenista Missionário - traduit par Laure Terrier / article original

Date de l'article : 18/06/2015

Retour